Quels sont vos critères pour juger d’une bonne traduction ?
Stanislas Raguenet : Il y en a tellement ! De façon très subjective, je m’attends d’abord à être embarqué, à oublier qu’il s’agit d’une adaptation. Je suis bien sûr attentif aux trouvailles, à la créativité, à la qualité de l’écriture, ainsi qu’à l’équilibre entre trop de sagesse et trop d’éclat : il faut savoir s’approprier le texte sans pour autant lui voler la lumière. Sur un plan plus objectif, l’exercice de concision, la fidélité aux registres de langue et la précision des recherches sont bien sûr des impératifs évidents. De façon plus spécifique, en sous-titrage, je porte un regard sévère sur le repérage, qui a un impact essentiel sur la façon dont les sous-titres seront compris dans l’immédiateté du visionnage. En voice-over, l’oralité de la traduction est bien sûr un critère essentiel. Les directeurs artistiques et comédiens de doublage souffrent devant un texte qui n’a pas été relu à voix haute !