Rencontre avec le jury 2025 du Prix de la traduction de documentaires audiovisuels

Cristina Fernandez, Cécile Piot, Pauline Lelièvre, Lola Wagner et Isabelle Brulant

Isabelle Brulant, traductrice (lauréate du Prix documentaires 2024)

Cristina Fernandez, traductrice (finaliste du Prix documentaires 2024)

Pauline Lelièvre, traductrice et directrice artistique

Cécile Piot, responsable accessibilité chez Vectracom

Lola Wagner, traductrice (mention spéciale du Prix documentaires 2024)


  • Que vous a apporté cette expérience de jurée ?

Lola Wagner : C’était tellement intéressant ! J’ai eu l’impression de retourner à l’école et de travailler sur des études de cas. L’accès à la VO nous a donné l’occasion de comparer différentes techniques de traduction. J’ai été profondément impressionnée par une adaptation en compétition, dont le texte – entièrement réécrit – était devenu si fluide et imprégné de la patte de l’autrice. Depuis, je me sens moins frileuse à l’idée d’adopter cette technique qui consiste à s’éloigner du texte source, et à ne garder que le contenu factuel pour réécrire des passages qui l’exigent. C’est une approche que je m’étais toujours interdite, de crainte que mes clients me reprochent de ne pas respecter la VO. Mais, n’est-il pas plus intéressant de donner une identité au texte ? Selon moi, c’est ce qui peut faire la différence ou le tri entre les meilleur.es auteurices et les autres : la personnalité et le ton donnés à une traduction. Or, ce n’est pas à la portée de toustes. Je suppose que certain.es adaptateurices de fiction sont reconnaissables à leur style, et qu’iels sont justement recherché.es pour cette qualité…

Pauline Lelièvre : L’exercice de jurée m’a fait me remettre en question. En tant que DA, je vois passer beaucoup de textes, mais je ne les étudie pas, ni ne scrute les détails. En tant que jurées, nous avons dû travailler sur la démarche d’écriture, nous interroger sur la meilleure manière de traduire certaines phrases et sur les choix de certaines formulations. Désormais, je pose un œil différent sur les textes. Cela va influencer mon activité de directrice artistique.

Cristina Fernandez : Personnellement, cela m’a donné l’occasion de prendre du recul. Je traduis depuis maintenant 18 ans, pourtant l’exercice de jurée m’a fait me rendre compte d'une autre manière combien l’adaptation s’avère un travail difficile, une discipline ardue. J’ai ressenti de l’empathie pour le travail de mes collègues, et peut-être pour moi-même. Notre métier, passionnant et fascinant, requiert une grande exigence pour rendre la beauté et la poésie à un texte traduit. En voice over, notamment, il faut vraiment respecter le rythme de la langue de la VO, travailler le phrasé et la mélodie d’un texte.

Cécile Piot : Être jurée a été une expérience extraordinaire, intellectuellement beaucoup plus compliquée que ce que j’avais imaginé. Quel enrichissement d’échanger avec des professionnelles qui n’ont pas les mêmes références que moi ! Aujourd’hui, je ressens encore plus d’humilité et de respect pour le talent de mes co-jurées et des adaptateurices en compétition. De par mon métier, j’ai surtout porté mon attention sur la version française. Mon anglais n’est pas assez pointu pour juger chaque détail et je n’ai pas la prétention de saisir chaque formule idiomatique, alors que mes co-jurées étaient des killeuses d’une précision extraordinaire : sur 840 sous-titres, elles étaient capables de détecter la moindre coquille, ou erreur d’accord, sans parler évidemment des approximations et des contresens. Pour les programmes non anglophones, le comité de sélection a fait un gros travail de vérification en amont et je m’assurais principalement que l’ensemble du documentaire était compréhensible.

  • Si vous postuliez au Prix de l'ATAA, quel documentaire proposeriez-vous ?

Pauline Lelièvre : Je présenterais un programme dont je suis fière, à la thématique intéressante et auquel j’aurais pu donner une voix, un ton et ma patte personnelle. En bref, un programme sur lequel on sentirait mon empreinte. Ou bien je choisirais un programme dont la VO est catastrophique, comme ce documentaire sur le Titanic que j’avais entièrement dû réécrire en raison d’intervenants peu habitués aux interviews, commençant des phrases sans jamais les finir, et totalement confus… J’avais repris l’ensemble des informations du programme et tout réorganisé afin de rendre le contenu compréhensible.

Cristina Fernandez avec Marielle Lemarchand, lauréate
  • En quoi l’adaptation de Marielle Lemarchand, lauréate 2025, s’est-elle distinguée ?

Isabelle Brulant : Le documentaire traduit par Marielle a été visionné parmi les tout derniers programmes en compétition. Pour nous, cela a sonné comme une évidence. Son travail était parfait de bout en bout. Il faut avoir conscience que nous devions départager des professionnel.les de haute volée. Pour faire un choix, nous avons décortiqué chaque détail, traqué la plus minuscule erreur… Le choix n’a pas été facile.

Lola Wagner : C’est vrai, nous avons cherché la petite bête et chipoté sur tout. Pourtant, il n’y avait rien à redire. Personnellement, j’ai adoré du début à la fin ! Le texte de Marielle était bien documenté et fluide. Elle a même su rendre compréhensible l’intervention d’un chercheur qui baragouinait de l’anglais.

Cécile Piot : Au sein du jury, il n’y a jamais eu d’unanimité sur aucun sujet : nos débats ont été passionnés et passionnants. Mais l’adaptation de Marielle était tout simplement la meilleure. En parallèle des passages très scientifiques qui nécessitaient un vocabulaire précis, il y avait des moments d’émotion entre la joie d’une découverte et la consternation de mettre au jour une famille écrasée par l’effondrement de son toit. Avons-nous eu la sensation d’être plongés dans l’histoire ? Avons-nous eu le sentiment de faire partie de cette équipe d’archéologues ? La réponse est oui !

Cristina Fernandez : L’ensevelissement de Pompéi est en effet une tragédie. Dans le documentaire, les archéologues cherchent des vestiges et retrouvent des squelettes. Marielle a su adapter le texte avec sensibilité et tact. Selon moi, elle a traduit avec son cœur. C’était touchant. J’avais une sensation de facilité, de fluidité et d’une parfaite maîtrise de la langue. Rien ne donnait l’impression d’une traduction. Pour nous traducteurices, il n’existe pas de plus beau compliment.

Lola Wagner avec Laurence Dupin, finaliste
  • Les deux autres documentaires finalistes semblaient plus complexes que Pompéi, ses nouveaux secrets (Arte). Quelles étaient leurs qualités ?

Pauline Lelièvre : Je ne pense pas que la complexité d’un programme, par exemple très scientifique dont la difficulté est d’être compréhensible, donne davantage de crédit à l’auteurice. Un programme peu technique relève d’un autre défi : insuffler une force au texte, éviter qu’il soit plat. Pour moi, cela représente une difficulté égale. Aussi, Pompéi n’a rien à envier aux deux autres documentaires finalistes, par ailleurs très méritants pour la justesse de leur ton, adapté à chacun des programmes. Au travers du texte, nous sentions la musicalité de chacun des artistes.

Cristina Fernandez : En effet, le documentaire Luigi Nono, le son de l’utopie, adapté par Laurence Dupin, relevait d’une autre complexité. Il fallait s’accrocher ! C’était un travail davantage technique. Je ne pouvais pas juger des langues sources, sachant que je ne parle ni allemand ni italien, mais j’ai admiré la version française composée de très belles tournures. Dans le documentaire Miúcha, la voix de la bossa nova, adapté par Danielle Marques, le texte collait à la voix de cette chanteuse brésilienne : aussi lumineux et sensible que l’artiste. J’ai aussi adoré le sous-titrage à la fois léger et dynamique, ainsi que le choix d’adapter ou non certaines chansons.

Lola Wagner : Je suis d’accord : le programme sur Luigi Nono n’était pas un sujet facile, même sans parler de sa musique inécoutable. La complexité venait du mélange de sous-titres et de voice over, d’allemand et d’anglais, ainsi que des termes de musicologie. En tant que seule germanophone du jury, j’avoue que j’étais à l’affût du moindre détail. Mais certaines notions s’avéraient très abstraites. J’ai souvenir de ce chef d’orchestre expliquant aux musiciens son intention pour l’interprétation d’une partition : quel défi pour comprendre et traduire ! Ce programme aurait probablement été impossible à adapter pour une personne ignorant tout du monde de la musique ou ne jouant d’aucun instrument. Le documentaire sur Miúcha, multilingue également, relevait aussi d’une promesse technique. Son adaptation a su capter l’essence du personnage. Ce n’était jamais plat.

  • Les trois programmes finalistes sont des documentaires diffusés par Arte. Que faut-il en déduire ?

Lola Wagner : Cela tient du hasard si les trois documentaires finalistes avaient pour diffuseur Arte. Pompéi aurait tout aussi bien pu être un programme National Geographic, je n’aurais pas vu la différence. Néanmoins, c’est probablement le signe de bonnes conditions de travail.

Cristina Fernandez : Pour moi, ce n’est pas une surprise. Même s’il y a des différences de tarifs flagrantes entre les programmes proposés pour Arte Web et ceux destinés à l'antenne, les conditions de travail y restent correctes. La qualité se remarque et on fait très franchement la différence entre un programme qui a été relu et un autre qui ne l’a pas été (comme souvent sur certaines plateformes).

Isabelle Brulant : Je suis d’accord : ce tiercé Arte tient au fait que les conditions de travail y sont meilleures. Il me semble aussi que les candidats proposent en priorité des documentaires Arte car leurs thématiques s’avèrent souvent plus complexes. Il s’agit de sujets de niche qui en jettent.

Pauline Lelièvre : C’est aussi mon avis : cela est révélateur d’un biais de la part des auteurices qui considèrent les programmes Arte comme nécessairement qualitatifs. Ils sont perçus comme le Graal. Or, le jury ne se base absolument pas sur le contenu pour juger une traduction.

Cécile Piot : Moi, j’ai envie de dire : CQFD ! Force est de constater que le résultat est meilleur lorsqu’un client donne davantage de temps et de moyens à ses auteurices. Le problème de la qualité devient tangible pour tous les diffuseurs qui ne font plus de vérifications. Or, nous entrons dans une ère où la qualité importe moins. Depuis les 20 dernières années, nous assistons à une explosion technique et à une révolution en matière de diffusion entre Internet, les plateformes et les réseaux sociaux. Il y a une course au contenu, toujours plus et plus vite. La qualité est devenue une victime collatérale. Sans l’assise d’une chaîne publique, les diffuseurs – et les labos – n’ont qu’une obsession : les chiffres. D’un autre côté, je vais me faire l’avocat du diable : quand je vois les gens regarder les contenus en accéléré dans le métro, je me demande s’il faut continuer à se donner autant de peine ? Faut-il continuer à rechercher la labiale parfaite, ou le synonyme à cinq caractères au lieu de sept ?

Cécile Piot avec Danielle Marques, finaliste
  • Dans l’écosystème de la traduction, pourquoi la voice over semble-t-elle déconsidérée ?

Lola Wagner : Je ne sais pas ce que pensent les auteurs de fiction de la voice over et de nous. Est-ce qu’ils nous voient vraiment comme des nuls ?

Pauline Lelièvre : Il est vrai que la voice over était dénigrée. Personne ne voulait en faire. Mais ce statut est en train de changer. Beaucoup de traducteurs et de DA commencent à s’y intéresser, faute d’autres projets. Quoi qu’il en soit, la voice over est une technique à part entière. Cela demande du travail sur la poésie et sur le rythme, pour faire passer des pavés d’explication. C’est un travail exigeant. Même pour les comédiens, cela se joue très différemment d’un doublage synchro : il y a moins de jeu, il faut du recul, poser davantage sa voix...

Isabelle Brulant : Pour les labos, la production d’une voice over se fait toujours à perte. Cela est perçu comme une prestation technique. Seul le doublage syncho a une réelle aura dans notre secteur. C’est pour cette raison que beaucoup d’adaptations en voice over sont réalisées à l’étranger. Pris de haut par les labos, les DA et les comédiens, ce genre est placé tout en bas de la hiérarchie car l’exercice est jugé facile. Certains refusent catégoriquement de travailler sur de la voice over. Cependant, lors de la cérémonie, j’ai été heureuse de voir que les traductrices finalistes aimaient véritablement le documentaire et que ce n’était pas un pis-aller pour elles.

Cristina Fernandez : J’ai l’impression que la voice over est parfois considérée comme ce cousin que l’on n’ose pas montrer. Pourtant, en documentaire, il ne faut pas se louper. Il faut effectuer des recherches pointues et être exact dans la transmission de l’information. D’autant que les documentaires s’avèrent toujours très bavards et très prenants. C’est dommage que cela ne soit pas mis sur le même plan que la fiction.

  • Avec Marion Chesné, vous avez mené une enquête sur l’évolution de la rémunération en voice over depuis 2000. Comment s’est constitué ce collectif ?

Pauline Lelièvre : Le collectif s’est monté car nous étions las.ses des tarifs bas. À 10€/minute (moins que le Smic), cela n’est ni viable, ni à la hauteur de notre expertise. Lorsque nous avons tenté de renégocier nos rémunérations auprès des labos et des diffuseurs, on nous a claqué la porte au nez. Chacun se renvoyait la balle et rejetait la responsabilité des tarifs bas sur l’autre. Par exemple, M6 nous a affirmé qu’ils proposaient des tarifs supérieurs pour un documentaire pointu – par exemple sur la physique quantique – comparativement à un programme contemplatif. Pourtant, je peux affirmer que les labos, eux, ne font aucune différence. Mais qui dit vrai ? C’est pour cette raison que nous avons décidé de lancer un recensement auprès des adaptateurices. Le sondage a été réalisé en février et il a fallu plusieurs mois pour trier les données et les mettre en forme. Pour nous, la prochaine étape est de reprendre contact avec les labos pour renégocier les tarifs, données à l’appui.

Isabelle Brulant : En effet, cette enquête nous a permis de prouver que les rémunérations s’étaient effondrées, et aussi de visualiser dans quelle mesure. Bien que les tarifs les plus bas aient légèrement augmenté, les plus hauts ont baissé de manière drastique. L’évolution a été sournoise : cela est passé presque inaperçu. Le forfait s’avère notamment une rémunération injuste car elle ne s’appuie sur aucun critère de volume. Et si un forfait se trouve être bien payé, cela relève surtout du coup de chance. Il est bien rare que cela soit à notre avantage.

Marion Chesné, membre du collectif voice over
  • L’intelligence artificielle bouleverse tous les métiers. Quel impact a-t-elle sur votre pratique professionnelle ?

Isabelle Brulant : À titre personnel, ma conscience professionnelle me retient d’utiliser l’IA. Cela reviendrait à couper la branche sur laquelle nous sommes assis. Sauf à lui confier des tâches répétitives et rébarbatives, ou pour des recherches de glossaire. Certains labos estiment que les seules issues pour les auteurices seraient de devenir expert.es dans la rédaction de prompts ou de se spécialiser dans la traduction ultra haut de gamme pour des programmes « luxe ». Une certitude : les projets tarissent, car les diffuseurs disposent désormais d’un fonds de catalogue suffisant pour leurs abonnés, public captif.

Lors d'une réunion avec l'ATAA, TransPerfect, qui vient de racheter EVA, a déclaré que le travail de traduction allait disparaître et que d’ici cinq ans, il n'y aurait plus rien. Aujourd’hui, nous nous sentons comme cet orchestre qui continue à jouer alors que le Titanic est en train de couler. Il faut savoir que le projet Arte GEIE (Groupement Européen d'Intérêt Économique), traduit en 6 langues utilise aujourd’hui 25 % d’IA pour ses adaptations, et que l’objectif est d’atteindre 50 % d’ici fin 2026, car ses financements européens sont conditionnés à l’utilisation de l’intelligence artificielle. Alors comment lutter ? C’est totalement schizophrène. Et, échanger ouvertement avec les labos sur la question de l’utilisation de l’IA ne mènerait peut-être nulle part car ce qui nous fait gagner du temps n’est pas ce qui leur fait gagner de l’argent. Néanmoins, l’IA ne restera pas gratuite pour toujours. Chose que les laboratoires ne réalisent pas encore.

Cécile Piot : Que TransPerfect prédise la disparition des traducteurices ne me surprend pas. L’intelligence artificielle est à la base de leur métier. Désormais, le loup est entré dans la bergerie… Mais, si j’étais traductrice, je testerais l’IA afin d’évaluer le gain de temps. En 2025, on ne peut pas se mettre la tête dans un trou en ignorant cette évolution technologique. Sinon, les autres partent devant... Il faut vivre avec son temps et accepter que des métiers disparaîtront : nous sommes tous dans le même bateau qui prend l’eau. Dans mon poste actuel, je m’occupe d’accessibilité, SME et audiodescription. Aujourd’hui, je n’utilise pas l’IA, mais c’est une question de mois, voire de semaines. En interne, nous menons évidemment des expériences pour tester ses capacités. D’autant que certains clients n’ont aucune considération pour la qualité, seul le tarif les intéresse. En parallèle, je m’interroge : même si l’IA nous tue tous, n’est-ce pas également un extraordinaire outil d’accessibilité ? À son époque aussi, Gutenberg avait été décrié car on considérait dangereux que les livres pénètrent dans chaque foyer. À ce jour, certains diffuseurs sélectionnent quels programmes bénéficieront d’une audiodescription ou d’un sous-titrage pour sourds et malentendants. Mais de quel droit jugent-ils qu’un programme vaut mieux qu’un autre ? Avec l’IA, il sera désormais possible de diffuser auprès de tous les publics et d’accéder à tous les programmes. De mon point de vue, mieux vaut une extra culture qu’une cancel culture. Mais une question demeure : quand les diffuseurs utiliseront l’IA pour le doublage et le sous-titrage (au sens large), que deviendront les labos ?

  • D’ici que les labos perdent leur rôle d’intermédiaires entre les diffuseurs et les adaptateurices, l’IA ne pourrait-elle pas être utile dans vos métiers, par exemple pour les tâches non rémunérées ?

Lola Wagner : Moi, je m’en sers déjà pour rédiger les guides de prononciation à destination des comédiens. Sur mes instructions, ChatGPT retranscrit en « phonétique » mes listes de mots et de noms. Peut-être que cela ne me fait gagner que 15 minutes, mais c’est parfait pour ce type de travail. Concernant les droits d’auteur, j’ai aussi testé l’IA pour repérer plus facilement l’ensemble des diffusions de mes programmes dont certains tournent depuis 15 ans, changent de titres, ou sont rediffusés sur des chaînes auxquelles je ne m’attends pas. Les résultats semblent probants, même si je ne fais pas encore suffisamment confiance à cet outil. Je préfère tout vérifier scrupuleusement. Mais à terme, cela pourrait représenter un gain de temps significatif pour mes déclarations à la Scam, et également dans la vérification de mes relevés de droits comptant fréquemment une centaine de pages et une multitude de paiements à 0,30 euros par diffusion.

Cristina Fernandez : Dans une démarche éclairée, l’intelligence artificielle peut aussi être utile pour nos recherches documentaires (au même titre que Google) ou pour toutes les tâches qui relèvent d’un travail technique. Par exemple, on pourrait utiliser ChatGPT pour remettre en forme certains scripts afin de les rendre compatibles avec nos logiciels, tâche fastidieuse et chronophage si elle est faite à la main. Dans ce cas, on se libère du temps pour se consacrer à la traduction. Cependant, l’intelligence artificielle ne permet certainement pas d’insuffler du vivant ou du réel à une traduction ou à une voix. On nous présente les voix produites par IA comme parfaites, seulement le résultat perd de sa saveur. Bien sûr que le texte est fluide, qu’il n’y a aucune hésitation. Mais selon moi, les imperfections aussi ont leur intérêt.

Pauline Lelièvre : Oui, il suffit de se souvenir du scandale autour du clonage de la voix du comédien Alain Dorval décédé en 2024, pour le doublage des nouveaux films de Sylvester Stallone. Les résultats étaient catastrophiques. Même chose pour la post-édition où la révision prend autant de temps qu’une traduction ex nihilo. Avec l’IA, il manquera toujours la poésie, la justesse des termes techniques et même le naturel. Et n’oublions pas que 82 % des Français regardent la version française des programmes ; ils sont attachés à la qualité des adaptations. Cela fait partie de notre culture : selon moi, le public n’est pas prêt à y renoncer. Quoi qu’il en soit, je me refuse à utiliser l’IA, que ce soit pour des tâches rémunérées ou non. Même un résumé d’épisode ou la traduction d’un générique technique ne peuvent être délégués à une intelligence artificielle. Selon moi, nous sommes loin de voir l’IA réussir mieux que nous. Sans parler du fait que l’IA peut être un gouffre financier : il n’y a qu’à compter le nombre d’entreprises en intelligence artificielle qui ont déjà fait faillite… Personnellement, j’envisage l’avenir sous un jour plutôt positif.

Pauline Lelièvre
Isabelle Brulant

Crédit photo : Brett Walsh

Marielle Lemarchand remporte le Prix de la traduction de documentaires audiovisuels 2025

Jeudi 6 novembre 2025, lors de sa cérémonie annuelle, le jury du Prix ATAA de la traduction de documentaires audiovisuels a récompensé Marielle Lemarchand pour son adaptation irréprochable de Pompéi, ses nouveaux secrets (Arte). Une récompense d’autant plus méritée que le Prix connaît pour sa 8ème édition, un succès inédit avec une cinquantaine de candidatures. La cérémonie, moment de rassemblement professionnel, a également été l’occasion pour le collectif voice-over de présenter les résultats de son enquête sur l’évolution des rémunérations depuis 2000. Mais avant cela, place à quelques chiffres positifs !

Cinquante documentaires, 12 diffuseurs, 17 labos, 2 938 minutes de visionnage ! Les organisatrices du Prix, Madeleine Lombard, Adrienne Golzio et Marie Bocquet se sont félicitées d’un tel succès. Cette année, les candidatures ont quasiment doublé. Faut-il y voir une réponse à l’injonction d’Isabelle Miller, vice-présidente de l’ATAA, encourageant les auteurices à mettre en valeur leur travail ? Ou à l’appel du comité d’organisation incitant les candidatures en documentaire sous-titré ? Toujours est-il que l’arrivée de HBO Max dans le paysage audiovisuel français a eu un effet amplificateur sur le nombre de programmes candidats… Grâce aux binômes de prévisionnage, la sélection s’est affinée afin de ne soumettre que 15 documentaires au jury, composé cette année d’Isabelle Brulant, traductrice (lauréate Prix documentaire 2024), Cristina Fernandez, traductrice (finaliste Prix documentaire 2024), Pauline Lelièvre, traductrice et directrice artistique, Cécile Piot, responsable accessibilité chez Vectracom, et de Lola Wagner, traductrice (mention spéciale Prix documentaire 2024).

Le jury : Cristina Fernandez, Cécile Piot, Pauline Lelièvre, Lola Wagner et Isabelle Brulant

Irréprochable ! C’est dans ces termes que ce même jury a salué l’adaptation de Marielle Lemarchand du documentaire Pompéi, ses nouveaux secrets, épisode 1 "Des corps et des vies". Plus naturelle que la VO, la version française a fait preuve d’une maîtrise totale et d’une grande créativité. Quand nécessaire, Marielle a su s’éloigner de l’original avec dextérité. Le texte technique – du fait des termes d’archéologie et de volcanologie – n’a pas fait obstacle à une narration vivante et poétique, laissant transparaître la personnalité des intervenants et la justesse de leurs émotions.

Finaliste, Laurence Dupin a livré une adaptation inspirée et vivante du documentaire Luigi Nono, le son de l’utopie (Arte), consacré à ce compositeur italien des années 50. Savant jonglage entre allemand et italien, entre sous-titrage et voice-over, le texte s’avère empreint de musicalité et de poésie. Il aura aussi fallu du talent pour retrouver les termes de musicologie, ainsi que certains poètes inconnus de l’Allemagne du XVIIe siècle ; et rendre tous ces propos avec rigueur et précision.

Sur un sujet tout aussi confidentiel, Danielle Marques s’est distinguée par sa traduction de Miúcha, la voix de la bossa nova (Arte), documentaire racontant la vie de la chanteuse compositrice brésilienne Heloísa Maria Buarque de Hollanda. Moment de pur bonheur, la version française de Danielle a su entraîner le spectateur dans ce programme à la fois artistique et psychédélique, et su faire entendre toute la rage et la détermination de cette femme décidée à exister dans un univers d’hommes à l’égo surdimensionné.

Laurence Dupin, Marielle Lemarchand et Danielle Marques

« Surdimensionné » serait bien impropre pour qualifier les rémunérations pratiquées en traduction voice-over. C’est la conclusion du collectif voice-over – constitué d’Isabelle Brulant, de Marion Chesné et de Pauline Lelièvre – qui après plusieurs mois d’enquête, a présenté un état des lieux des tarifs en voice-over. Leur volonté était de disposer de chiffres concrets sur l’évolution des rémunérations entre 2000 et 2025 auprès de 6 grands groupes de diffusion, à savoir Discovery, Canal, M6, TF1, RMC et Disney, et auprès des 27 labos prestataires [en 2025, seuls 17 existent toujours]. La conclusion s’avère sans appel : aujourd’hui, entre l’augmentation du coût de la vie et la baisse des rémunérations, les adaptateurices de voice-over doivent travailler deux fois plus pour se payer un plein de carburant. En outre, la profession connaît aujourd’hui des périodes d’inactivité de plus en plus fréquentes et des retards de paiement créant une grande instabilité financière ne permettant plus à beaucoup de vivre de leur activité. Le collectif recommande aujourd’hui de proscrire les rémunérations au forfait trop souvent défavorables, au profit du tarif à la minute et au feuillet, et de généraliser les avances, avec pour objectif de ne pas être réduits à une variable d’ajustement. Enfin, un débat est aujourd’hui lancé sur la possibilité de mettre en place un revenu de remplacement.

Présentation du collectif voice over
Le collectif voice over : Isabelle Brulant, Marion Chesné, Pauline Lelièvre

Sur une note plus optimiste, Franck Laplanche, directeur général adjoint de la Scam a annoncé qu’un accord venait d’être signé avec Apple TV, et que d’autres suivraient très probablement, tels que Paramount ou Universal. Et bien que les négociations avec les diffuseurs prennent du temps, les droits à percevoir demeurent rétroactifs, à l’instar de Netflix qui avait dû s’acquitter de 5 années d’arriérés. Et même si « scam » signifie « arnaque » en anglais, et que cette blague a tordu de rire les représentants de Meta lors d’une première rencontre, tous restent contraints de signer un accord1.

L’arrivée de la SVOD, comme celle des chaînes thématiques à leur époque, a constitué une révolution pour la profession dont les effets se font encore sentir. En 2024, sur les 758 traducteurs ayant perçu des droits, 337 avaient travaillé pour Netflix. Aujourd’hui, les droits versés par la Scam ont augmenté de 30 % lesquels proviennent des plateformes. La SVOD a également constitué une révolution pour la Scam, qui s’est retrouvée – de manière tout à fait inédite – à négocier avec ces grands acteurs internationaux. Aussi, la formule d’accueil de Rémi Lainé, ancien président de la Scam, s’avère plus que jamais appropriée : « Bienvenue chez vous ! »2

Franck Laplanche, directeur-général adjoint de la Scam

Crédit photo : Brett Walsh

8e édition - Prix de la traduction de documentaires audiovisuels

Appel à candidatures : du 1er au 28 février 2025

En février, on pense documentaires ! Et plus précisément, traduction de documentaires.

Le Prix de la traduction de documentaires audiovisuels, organisé en partenariat avec la Scam, s’intéresse à ceux et celles qui, par leur travail, rendent accessibles les programmes étrangers au public français : les traducteurs et traductrices de documentaires. Tout sous-titres, voice-over, technique mixte, docu-fiction adapté en doublage…

Du 1er au 28 février 2025, vous pouvez soumettre votre candidature au comité d’organisation, qui effectuera une sélection à soumettre au jury. La cérémonie de remise du prix aura lieu à l’automne 2025.

Comment participer ?

Pour vérifier que votre candidature répond aux critères du Prix, n’hésitez pas à consulter l'appel à candidatures et le règlement de l’édition 2025. Les candidatures concernent les documentaires diffusés à la télévision et sur plateformes entre le 1er mars 2024 et le 28 février 2025.

À noter : la présence d’une membre du jury travaillant chez Vectracom exclura pour cette édition les adaptations réalisées pour ce laboratoire.

Pour postuler, rendez-vous sur le formulaire en ligne. Vous pourrez joindre les éléments (vidéos et scripts VO et VF) en suivant un lien à la fin du formulaire.

Si vous souhaitez participer, mais que vous avez des difficultés à vous procurer les éléments manquants (la vidéo VF/VOST, notamment), pensez à déposer votre candidature avant la date-butoir : vous pourrez toujours nous envoyer les éléments ensuite.

En cas de doute sur la validité ou la pertinence d’une candidature, n’hésitez pas à nous écrire : prix-documentaire@ataa.fr

Rencontre avec le jury 2024 du Prix de la traduction de documentaires audiovisuels

Mélanie Bréda, traductrice de l’audiovisuel, finaliste 2019 du Prix de la traduction de documentaires audiovisuels

Caroline Cadrieu, directrice artistique, comédienne et autrice d’audiodescriptions

Claudia Faes, traductrice de l’audiovisuel, lauréate 2023 du Prix de la traduction de documentaires audiovisuels

Caroline Franck, responsable de site chez EVA Strasbourg

Marine Héligon, traductrice de l’audiovisuel

Quelle relation entretenez-vous avec les prix ATAA ?

Marine Héligon : Je suis une inconditionnelle des Prix ATAA. Depuis leur création, j’ai assisté à toutes les cérémonies, tant pour les Prix fiction que pour les Prix documentaires. Ce sont des moments rares et précieux. J’étais aussi présente le jour de la création de l’ATAA, même si ma contribution est restée minime. De manière tout à fait inattendue, j’ai été finaliste en 2014 du Prix de l’adaptation d’un film anglophone – époque où le Prix de la traduction de documentaires n’existait pas encore – pour Free Angela, un docu-biopic sur Angela Davis diffusé au cinéma. Quelle fierté pour moi ! J’étais persuadée que je ne recevrais pas le Prix compte tenu de son caractère atypique, néanmoins j’étais comblée que mon travail ait été reconnu.

Caroline Franck : À EVA Strasbourg, nous sommes également très proches du Prix documentaires. Arte est notre principal client – lequel représente près de 90% de notre activité – et depuis des années, nous recommandons à nos adaptateurs et adaptatrices quels programmes soumettre au comité d’organisation. Certains ont été retenus parmi les finalistes, tandis que d’autres ont remporté le Prix. Avec trois finalistes en 2023, je trouvais nécessaire que notre labo ne soit pas omniprésent. C’est ainsi que j’ai suggéré ma candidature en tant que jurée à Jean Bertrand [être juré rend inéligibles les œuvres du laboratoire, ndlr]. Ayant une formation initiale de traductrice, j’étais aussi intéressée par cet exercice intellectuel, et y voyais l’opportunité de découvrir des documentaires différents de ceux que je gère au quotidien pour Arte.

Caroline Cadrieu : À l’inverse de Caroline, je ne connaissais pas l’existence des prix ATAA. En 2022, les organisatrices du Prix m’ont invitée à la cérémonie pour avoir fait la direction artistique de deux documentaires finalistes. En effet, j’avais collaboré avec Marie Laroussinie et Christophe Elson pour Derrière nos écrans de fumée, et avec Elsa Vandaele pour Seaspiracy, tous récompensés, respectivement du Prix et d’une Mention spéciale.

Mélanie Bréda : Pour ma part, j’ai été finaliste en 2019 pour mon adaptation de Fin de partie : repenser la vie et la mort. Le studio m’avait encouragée à postuler et j'avais accepté. Même si à titre personnel, je ne pensais pas mériter un prix pour mon travail sur ce programme moins dense et moins technique que les autres œuvres finalistes. Bien qu'aujourd'hui, je me consacre principalement au doublage et au sous-titrage de fictions, j'ai traduit de nombreux documentaires au cours de ma carrière. Je me sentais donc prête à relever ce défi et c'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai accepté d’être jurée pour l’ATAA.

Caroline Franck et Claudia Faes

Rencontre avec Elise Bastoul

Responsable technique au Pacte et jurée pour les Prix de l’adaptation en sous-titrage d’un film

Au Pacte, comment choisissez-vous l’adaptateur ou l’adaptatrice des films que vous distribuez ?

Au Pacte, nous sortons une vingtaine de films par an, soit près de deux par mois, qu'ils soient français ou étrangers. Pour ces derniers, je collabore régulièrement avec six ou sept adaptateurs différents. Je tiens à cette diversité, contrairement à certains distributeurs qui travaillent toujours avec le même traducteur de l'anglais. Idéalement, je privilégie la continuité en collaborant avec le même adaptateur pour un même réalisateur, comme dans le cas de Ken Loach, Rodrigo Sorogoyen ou Sean Baker, Palme d'Or 2024 avec Anora. Cela permet de garantir une cohérence dans la traduction et de respecter la sensibilité artistique spécifique à chaque réalisateur. Certains francophiles, comme Nanni Moretti, veulent aussi relire leurs sous-titres et collaborent en direct avec le traducteur. Jim Jarmusch garde également un œil sur ses adaptations et dispose d’un traducteur attitré. Tout comme Kore-eda qui a lui-même choisi Léa Le Dimna comme interprète et traductrice. Ces 3 réalisateurs accordent une grande importance à la qualité des sous-titres, surtout en français, car la France est un pays où le cinéma est considéré comme un art noble.

Élise Bastoul présente le prix Sous-titrage de cinéma non anglophone

Rencontre avec Hélène Apter

Membre du jury du Prix de l’adaptation en sous-titrage d’une série

En tant que membre de l’ATAA, qu'avez-vous pensé de la création de l'Extra Bille ?

C’est fantastique ! Fantastique de mettre en lumière les professionnels qui œuvrent pour notre métier, et de célébrer leur travail. Il est important de valoriser ces personnes qui contribuent à l'ATAA, souvent discrètement et depuis de nombreuses années. Par ailleurs, c'est une belle manière de se souvenir de Samuel Bréan, qui s’est tellement investi dès la création de notre association. Cette distinction permet de perpétuer son héritage. Plus généralement, l’Extra Bille aura pour effet de renforcer notre communauté.

Hélène Apter et Carole Remy, lauréates du Prix série sous-titrage 2022

Rencontre avec Julie Loison-Charles

Jurée du Prix ATAA 2024 de l'adaptation en sous-titrage d’une série anglophone

Comment êtes-vous devenue jurée pour les Prix ATAA ?

Je suis maîtresse de conférences à l'université de Lille, où j'enseigne la théorie et la pratique de la traduction – notamment littéraire – aux étudiants de Master qui se dirigent vers la traduction audiovisuelle. Il s'agit de l'un de mes domaines de recherche, pour lequel je publie des articles sur les auteurs et autrices de doublage. C’est dans ce cadre que j'ai contacté Vanessa Azoulay, autrice du sous-titrage de la série And Just Like That (reboot de Sex and the City). Je travaillais à l’écriture d’un article sur la traduction du pronom non binaire « they » et voulais l’interroger sur ses pratiques et sur son utilisation du point médian. C'est à ce moment qu'elle m'a proposé de rejoindre le jury sous-titrage pour le prix ATAA.

Le jury 2024 du Prix série sous-titrage

L’ATAA célèbre Claudia Faes, lauréate du Prix ATAA de la traduction de documentaires audiovisuels 2023

Pour sa 6e édition, le Prix de la traduction de documentaires audiovisuels a été décerné à Claudia Faes pour l’excellence de son adaptation du documentaire Et si le monde tournait rond ? de Nigel Walk et Richard Dale pour EVA Strasbourg et Arte. Retour sur image de la cérémonie qui s’inscrivait dans le cadre de l’Année du documentaire, événement inédit suggéré par la Cinémathèque du documentaire et soutenu par le CNC en collaboration avec la Scam.

Le jury 2023 qui réunissait Anthony Beauvois (traducteur de l’audiovisuel), Ariane Carbonell (responsable des traductions et du sous-titrage pour Netflix), Philippe Kurzawa (directeur artistique pour EVA Vanves), Marie Laroussinie (traductrice de l’audiovisuel, co-lauréate du Prix de la traduction de documentaires audiovisuels en 2022) et Elsa Vandaele (traductrice de l’audiovisuel, mention spéciale du Prix de la traduction de documentaires audiovisuels en 2022), a félicité Claudia Faes pour la grande qualité de son travail sur le documentaire consacré à l’économie circulaire Et si le monde tournait rond ? A la fois d’actualité et visionnaire, cette réflexion sur l’avenir de nos déchets et le gaspillage alimentaire bénéficie d’une version française en tout point remarquable, par l’accessibilité des explications scientifiques et la personnalisation de chaque intervenant. Le jury a aussi salué le soin apporté par Claudia Faes à la rectification subtile de quelques maladresses de la VO.

Anthony Beauvois, juré, et Claudia Faes, lauréate (crédit photo : Brett Walsh)

Rencontre avec Lucinda Treutenaere

Lauréate du prix ATAA de l’adaptation en sous-titrage d’un film anglophone

Crédit photo : Rémi Poulverel

Bravo pour l’adaptation de Fisherman’s Friends ! Lors de la cérémonie, le public a pu mesurer à vos cris de joie, l’importance que ce Prix ATAA représente pour vous.

C'était une soirée incroyable ! À l’annonce de nos Prix, Emmanuel Menouna Ekani, Éléonore Boudault et moi-même avons littéralement explosé de joie. Ce moment a tellement été chargé en émotions que j'ai eu du mal à m'en remettre. J’étais comme sortie de mon corps. Je n'aurais jamais imaginé remporter ce Prix. Ma nomination me suffisait : c’était déjà une reconnaissance incroyable. Heureusement que Céline Merlin, la responsable de notre service à Titrafilm, m'avait suggéré de préparer un discours. « On ne sait jamais… », disait-elle. Quel précieux conseil ! Sinon, j'aurais été totalement incapable de dire quoi que ce soit sur scène.