Mais qui sont-ils ?

C'est vrai, ça, qui sont ces huit membres qui composent le conseil d'administration de l'ATAA en 2023 ?

Afin de remettre les individus au centre de l'histoire, nous avons eu l'idée de ces portraits. Peut-être qu'en nous découvrant plus avant, vous ressentirez la grande envie de nous rejoindre au CA lors du prochain exercice qui commencera en 2024 !

Place à Coline Magaud, secrétaire ! Si son portrait vous fait sourire, alors elle aura réussi sa mission du jour.

Être au CA, au-delà d’être membre de l’ATAA, ça permet de se sentir bien moins seul face à l’adversité et ça, ma misanthropie en avait grandement besoin.
  • Quelle est la plus grande satisfaction que tu retires de ton travail de traductrice adaptatrice ?

Je crois qu’on répond tous à peu près la même chose, mais mettre son écriture au service d’une œuvre pour en aider la diffusion auprès du grand public, c’est tout de même hyper exaltant. Chercher l’expression juste en français pour retranscrire un niveau de langue, un double sens ou encore une incompréhension et permettre aux spectateurs de capter tous ces détails, c’est ce qui fait le sel de la vie, non ? Non ? Trop fort comme expression ? Bon. Mais dans un second temps, évidemment, il y a aussi avoir parfois la chance de travailler sur des pépites dont on n’aurait jamais entendu parler autrement.

  • Quel mot étranger trouves-tu particulièrement intraduisible et pour quelle raison ?

« Upset » a une fâcheuse tendance à m’upsetter. Est-ce qu’on est triste ? En colère ? Contrarié ? Vexé ? Chamboulé ? Tout ça à la fois ? Plus encore ? Ou bien moins fort ? Oh et puis zut...

  • Quel est le projet de traduction/adaptation dont tu es la plus fière et pourquoi ?

La fierté, c’est peut-être un peu fort, car malgré tout, nous restons auteurices d’œuvres dérivées et non pas originales, mais je ne peux pas cacher que ma carte de visite restera encore quelque temps le sous-titrage de la mini-série Chernobyl. Le projet a commencé sans qu’on ait la moindre idée de l’engouement que le programme allait susciter et comme tout le monde s’en doute, je suis assez loin d’avoir un doctorat (ou même un niveau brevet des collèges) en énergie atomique du bloc de l’Est. Malgré tout, je crois avoir réussi à rendre les sous-titres le plus digeste possible et c’est un défi que j’ai adoré relever.

Autrement, j’ai deux séries chouchou que personne n’a vues mais que tout le monde devrait voir. Vida, sur l’histoire de deux sœurs d’origine latino-américaine qui se retrouvent après le décès de leur mère. Une série queer à souhait et haute en couleurs, tout comme Generation, sur des lycéens de Los Angeles qui explorent leur sexualité avec une authenticité rare. Si vous voulez pleurire (mot valise), foncez, c’est une pépite.

  • Quelle est la langue que tu ne parles pas mais que tu rêverais de maîtriser ?

Petite, je suis allée en Italie avec ma mère pour retrouver mon père qui travaillait là-bas quelques jours. À l’hôtel, la réceptionniste italienne parlait en anglais avec le client précédent, puis s’est ensuite adressée à nous dans un français parfait. J’étais subjuguée et c’est là que j’ai dit à ma mère que quand je serais grande, je voudrais parler toutes les langues du monde. Bon, clairement, c’est un échec, mais quelque part, ce serait toujours mon rêve. Et puis, même si je me dis que je n’aurais plus beaucoup de travail si c’était le cas de tout le monde, je trouve que ce serait génial qu’on puisse tous se comprendre. Pas tous parler la même langue, non, mais tous les comprendre toutes, dans toute leur subtilité.

  • Si tu pouvais vivre dans l'univers d'un film ou d'une série, lequel choisirais-tu et pourquoi ?

Je crois que vivre dans Friends, ça m’irait bien. Passer mes journées à refaire le monde dans un café (ou un bar, comme dans l’épisode flashback de la saison 3, ça collerait un peu plus à ma passion bière) avec les copains de toujours, je pourrais m’y faire assez vite.

  • Depuis combien de temps fais-tu partie du CA de l'ATAA et qu'est ce qui t'a poussée à le rejoindre ?

J’ai intégré le CA de l’ATAA en 2019. Déjà à l’époque, le CA peinait à recruter des bonnes volontés (et encore, nous étions 12 membres élus pour environ 400 adhérents contre 8 pour 619 actuellement…) et c’était un moment de ma vie où je voulais retrouver du lien social et m’engager pour quelque chose. J’avais plusieurs idées, mais finalement, égoïstement, je me suis dit que j’allais m’engager « pour moi » en m’engageant pour ma profession. J’avais peur de ne pas être légitime, puis j’ai compris que la légitimité n’attend pas le poids des années et que des bonnes idées, on peut en avoir après 25 ans de métier comme après 25 mois. Et puis au pire, à défaut d’avoir de bonnes idées, je pouvais donner dans le soutien moral en faisant des blagues.

  • Quelle avancée ou réalisation de l'ATAA te rend la plus fière et pourquoi ?

Sans hésiter, je peux dire que c’est notre siège au sein de l’organisme pour la Sécurité Sociale des Artistes-Auteurs. C’est un dossier auquel je n’ai contribué qu’en imprimant notre candidature et en la postant, mais le jour où notre nom est apparu au journal officiel en tant que membre à part entière de cette structure, je me suis dit « ça y est, on existe sur la carte des grandes instances ». Un peu l’impression de passer de la ligue amateure à la ligue professionnelle. Je crois même que j’ai eu peur des responsabilités que ce nouveau « pouvoir » pouvait impliquer (Oncle Ben, sors de ce corps). Et j’en profite pour remercier Jean-François Cornu et Isabelle Miller de gérer tout cet aspect de la vie de notre association, de notre profession et de notre statut avec autant d’aplomb et de professionnalisme.

  • Y a-t-il une personne au sein de l'association qui t'inspire ou qui a eu un effet sur ton parcours ?

Ils le savent déjà, mais je ne me lasserai jamais d’écouter Jean-François Cornu (oui, ça fait deux fois) et Estelle Renard. Leur connaissance de tellement de sujets est incroyable et toujours à-propos, c’en est presque fatigant ! Et sinon, de manière générale, je suis inspirée par tous les gens qui donnent ne serait-ce qu’une fraction de leur temps d’éveil à notre association, pour nous aider, nous encourager, nous remonter le moral… Nous avons besoin de gens effectivement élus et présents au CA, oui, c’est vrai, mais sachez aussi que toutes les petites choses que certains font en ayant l’impression que ce n’est rien, eh bien pour nous, c’est déjà beaucoup. C’est moi ou on dirait que j’écris de la mauvaise variété française ?

  • Comment le CA de l'ATAA a-t-il contribué à ton épanouissement personnel et professionnel ?

Le CA de l’ATAA m’a permis de m’ouvrir à ma profession et à tout un tas d’aspects de celle-ci dont je n’avais aucune connaissance. J’ai aussi rencontré des gens, plein de gens, tous différents, mais tous mus par la même envie de progrès, de collectif et de justice. Être au CA, au-delà d’être membre de l’ATAA, ça permet de se sentir bien moins seul face à l’adversité et ça, ma misanthropie en avait grandement besoin.

C'est au tour de Stéphanie Penot-Lenoir, notre secrétaire adjointe et couteau-suisse préféré de vous en dire un peu plus sur elle.

Les membres du conseil d’administration avaient l’air drôles, sympas, pleins d’idées, à la fois détendus, entreprenants et débordés. J’ai eu envie de faire le colibri avec eux.
  • Quelle est la plus grande satisfaction que tu retires de ton travail de traductrice adaptatrice ?

Pouvoir passer mes journées à regarder des documentaires, des films et des séries ! Voilà pour entretenir la légende. Plus sérieusement, j’aime apprendre plein de choses dans des domaines très variés, me plonger dans des thèmes, des vocabulaires, des ambiances, des styles différents, et m’amuser à trouver la formule la plus juste pour servir un film.

  • Quel mot étranger trouves-tu particulièrement intraduisible et pour quelle raison ?

Au fond, les traducteurs le savent bien, tout est intraduisible (avec, en effet, quelques champions, comme la saudade du portugais). La langue est toujours le reflet et l’expression d’une culture. Traduire, c’est faire des choix, trouver des compromis, des solutions pour que le message soit transmis, malgré tout. Comme le dit le grand traducteur espagnol Mariano Antolín Rato, « La traduction est une des rares activités humaines où l’impossible se produit par principe ».

  • Quel est le projet de traduction/adaptation dont tu es la plus fière et pourquoi ?

Je préfère parler des moments où j’ai eu particulièrement plaisir à travailler. Je pense au sous-titrage de La Couleur de la victoire, pour lequel j’ai eu la chance de collaborer avec un producteur passionné et à l’écoute. Il m’expliquait les choix de montage, l’intention du réalisateur, je lui détaillais les difficultés pour l’adaptation et nous choisissions une solution. Nous avons vraiment œuvré ensemble à servir le film au mieux. Je me souviens aussi du sous-titrage de Comme tu me veux, de George Fitzmaurice. Un petit bijou si fragile qu’il m’a valu quelques nuits blanches, tant je craignais de le trahir.

  • Quelle est la langue que tu ne parles pas mais que tu rêverais de maîtriser ?

Il y en a plein ! Le portugais est la langue de ma marraine, et donc ma langue de cœur, mais je ne le parle pas (encore !). J’ai aussi vécu quelques mois en Suède et j’en ai gardé un attachement particulier à la culture et aux langues scandinaves. Je trouve en plus les productions de ces pays pleines de finesse et d’originalité. Le japonais, parce que c’est une langue à la musicalité et à la délicatesse incroyable. Les langues d’Afrique noire que j’ai pu croiser (swahili, peulh,…) ouvrent aussi des champs d’exploration passionnants par leur rythme et leur poésie.

  • Si tu pouvais vivre dans l'univers d'un film ou d'une série, lequel choisirais-tu et pourquoi ?

Sans hésiter Stranger Things. Comme ça, la plus jeune de mes filles aurait pour une fois envie d’être au même endroit que moi !

  • Depuis combien de temps fais-tu partie du CA de l'ATAA et qu'est-ce qui t'a poussée à le rejoindre ?

J’ai connu l’ATAA en 2008, en tant que chargée de production, lors d’un rendez-vous de négociation tarifaire. Dans ce climat fort tendu, leur discours sonnait si juste que je me suis sentie plus proche de leur cause que du côté de mon employeur… Alors quand je me suis relancée comme auteur en 2015, je n’ai pas hésité longtemps avant d’adhérer. Après m’être réinstallée à Paris, j’ai assisté aux portes ouvertes de 2019. Les membres du conseil d’administration avaient l’air drôles, sympas, pleins d’idées, à la fois détendus, entreprenants et débordés. J’ai eu envie de faire le colibri avec eux.

  • Quelle avancée ou réalisation de l'ATAA te rend la plus fière et pourquoi ?

Le Big d’ATAA est un outil formidable qui rend nos métiers et les auteurs plus visibles. Je trouve aussi que l’ATAA a beaucoup œuvré à faire en sorte que les auteurs de traductions audiovisuelles soient reconnus par les clients et les institutions comme voix à entendre. Le siège au sein du conseil d’administration de la sécurité sociale des artistes et auteurs, ou les démarches engagées par des collectifs d’auteurs auprès de certains clients, en sont l’illustration. Enfin, je trouve le travail de cohésion entre auteurs et de réflexion avec des associations sœurs, en France et au niveau européen, particulièrement porteur et utile.

  • Y a-t-il une personne au sein de l'association qui t'inspire ou qui a eu un effet sur ton parcours ?

Ils sont trop nombreux pour les citer, ceux dont le travail m’a motivée à devenir traductrice de l’audiovisuel, et ceux qui, par leur professionnalisme, leur générosité ou leur talent, m’ont accompagnée ou m’accompagnent encore. L’enthousiasme des nouveaux arrivants dans le métier et leurs questions m’amènent également souvent à porter un regard différent sur mes pratiques. C’est très enrichissant. Je pense aussi évidemment à l’influence de Samuel Bréan, dont j’admirais déjà la droiture et l’humour quand je lui confiais du travail, et qui m’a consacré du temps, sans hésiter, quand je me suis relancée comme auteur. Enfin, l’audace et la générosité incroyables de tous les autres fondateurs de cette belle association sont une source quotidienne d’inspiration.

  • Comment le CA de l'ATAA a-t-il contribué à ton épanouissement personnel et professionnel ?

Être au conseil d’administration de l’ATAA est une chance formidable. Discuter de nos métiers alimente une réflexion dense et profonde sur les aspects pratiques, techniques, déontologiques et linguistiques. On prend rarement le temps de faire cela quand on adapte au quotidien. J’ai appris à expliquer mon métier, qui attire la curiosité alors qu’il est souvent méconnu. Je progresse dans bien des domaines, tout en aidant ma profession. C’est très gratifiant, ça rassérène et ça ouvre le champ. Et au passage, on rencontre plein de gens !

Continuons avec Hélène Geniez, notre membre du Conseil d'administration la plus éloignée de la capitale.

La Science des rêves, co-adapté avec Isabelle Miller, Mataharis, avec Michèle Nahon et Trans America avec Mariette Kelley
J’ai intégré un groupe intelligent, efficace, bienveillant et drôle. Ça ne vous fait pas envie, vous ?!
  • Quelle est la plus grande satisfaction que tu retires de ton travail de traductrice adaptatrice ?

Que mes sous-titres permettent à des personnes de découvrir une œuvre, réfléchir, rire ou s’émouvoir, et à une œuvre de circuler dans le monde. C’est banal, mais cela me touche et me motive à chaque fois, depuis plus de 20 ans. Et que ma traduction d’un scénario participe à la connaissance et au développement d’un projet de film.

  • Quel mot étranger trouves-tu particulièrement intraduisible et pour quelle raison ?

En espagnol, « ojalá » équivaut à la fois à « Si seulement », « Espérons ! », « Ce serait bien » avec, caché dedans, un peu de « Si Dieu le veut » (le sens originel en arabe). Rien d’intraduisible, mais je sens qu’il manque en français, pour ce mélange, un mot aussi simple, spontané et qui colle à tous les registres. Et puis j’aime la sonorité et le dynamisme du mot (avec la jota plus ou moins gutturale selon les pays, mais toujours l’accent tonique final) et c’est le titre d’une sublime chanson de Silvio Rodríguez.

  • Quelle est la langue que tu ne parles pas, mais que tu rêverais de maîtriser ?

Je traduis de l’espagnol et l’anglais vers le français, ma langue maternelle. J’aimerais en apprendre une qui émane d’une société sans passé colonialiste évangélisateur capitaliste normalisateur, pour m’immerger dans une lecture et une expression du monde radicalement différentes.

  • Quel est le projet de traduction/adaptation dont tu es la plus fière et pourquoi ?

Globalement, contribuer à la visibilité de cinématographies méconnues et fragiles, notamment latinoaméricaines, me procure une grande satisfaction. Pour des demandes de financement en France, je traduis aussi des scénarios directement écrits en anglais par des scénaristes ou des réalisateurs de pays très divers (Islande, Turquie, Mongolie) et qui tournent ensuite leur film dans leur langue.

Mon travail sur Zama de Lucrecia Martel a représenté un joli défi : traduction du scénario, lui-même adaptation d’un roman argentin traduit en français (traduction dont je me suis vite affranchie) qui se déroule au XVIIIe siècle ; écriture des sous-titres en étroite collaboration avec la réalisatrice tant elle manie sa langue de façon très personnelle ; enfin une journée de traduction consécutive pour les interviews avec la presse, puis les échanges avec la salle lors de l’avant-première (parce qu’il est bon de se diversifier et que c’est passionnant à faire !). Et j’ai beaucoup d’admiration pour Martel, grande réalisatrice argentine qui porte un discours rare sur le cinéma et la fabrication du récit et du regard dominants.

  • Si tu pouvais vivre dans l'univers d'un film ou d'une série, lequel choisirais-tu et pourquoi ?

La Belle verte (Coline Serreau, 1996) parce qu’il est urgent qu’on s’en inspire ; entourée de femmes de la trempe de celles de The Hours (Stephen Daldry, 2002), au risque de tomber dramatiquement amoureuse tous les quatre matins ; et je veux bien aussi la lumière et la maison de vacances dans la Drôme de L’Homme de sa vie (Zabou Breitman, 2006) pour boire des coups et refaire le monde avec Viggo Mortensen.

  • Depuis combien de temps fais-tu partie du CA de l'ATAA et qu'est-ce qui t'a poussée à le rejoindre ?

J’ai rejoint le CA il y a deux ans. J’avais un fort besoin de me sentir « appartenir » : à ma profession, à un groupe, à un système de réflexion et d’action. Et je voulais contribuer, donner à mon tour.

  • Quelle avancée ou réalisation de l'ATAA te rend la plus fière et pourquoi ?

Je trouve l’ATAA très douée pour créer des liens et de la solidarité, et pour la reconnaissance de nos différentes activités. Et aujourd’hui, je suis touchée par la mobilisation avec le collectif En chair et en os, pour défendre nos métiers et l’être humain, tout simplement. Bref, on s’ATAAche !

  • Y a-t-il une personne au sein de l'association qui t'inspire ou qui a eu un effet sur ton parcours ?

Beaucoup de collègues m’inspirent et m’influencent, je ne peux pas citer tout le monde (et paf, une phrase épicène). Je les remercie du fond du cœur ! Et j’aime les passages de relais et les entrelacs de points de vue entre générations. À nous tous, on forme un écosystème incroyable.

  • Comment le CA de l'ATAA a-t-il contribué à ton épanouissement personnel et professionnel ?

Je connais mieux mon environnement professionnel (accès à des informations, débats et réflexions partagées). Je me sens mieux outillée et plus légitime, autant pour contribuer à la réflexion en interne que pour représenter ma profession dans ou hors de notre milieu. Et puis je me suis sentie accueillie et valorisée dans le peu que j’apporte, et malgré ma disponibilité limitée et fluctuante et la distance géographique (je vis à 900 km de Paris). J’ai intégré un groupe intelligent, efficace, bienveillant et drôle. Ça ne vous fait pas envie, vous ?!

Cette semaine, commençons avec Maxime Place, seul garçon et dernier arrivé au sein du Conseil d'administration.

J’ai l’impression d’être entouré de collègues avec qui échanger nos points de vue et nous serrer les coudes, ce qui est essentiel dans un métier où on est trop souvent isolés.
  • Quelle est la plus grande satisfaction que tu retires de ton travail de traducteur adaptateur ?

Pouvoir participer à des œuvres qui vont potentiellement marquer des gens. Personnellement, je me suis toujours nourri d’œuvres audiovisuelles et j’ai été marqué au fil des années par certaines VF, et parfois même certains sous-titres. En tant qu’adaptateur, on travaille aussi souvent sur des programmes que personne ne verra, mais quand on nous confie une petite pépite, c’est très satisfaisant de pouvoir la « transmettre » à un public francophone.

  • Quel mot étranger trouves-tu particulièrement intraduisible et pour quelle raison ?

Il y en a plein, mais le mot sur lequel je m’arrache toujours les cheveux, c’est excited. Soit on contourne, mais on perd un peu de sens, soit on utilise « exaltant » qui est carrément soutenu, soit on utilise un vilain calque qui peut donner un double sens malvenu à la phrase…

  • Quelle est la langue que tu ne parles pas, mais que tu rêverais de maîtriser ?

Le japonais ou le coréen. J’ai étudié le japonais en seconde langue à la FAC, mais je ne le parle pas couramment et ça reste une petite frustration. Je m’étais intéressé au coréen, mais j’ai mis tellement de temps à avoir des bases de japonais que je ne me voyais pas recommencer à apprendre un alphabet, etc. Ce sont des langues qui demandent beaucoup d’investissement.

  • Quel est le projet de traduction/adaptation dont tu es le plus fier et pourquoi ?

Ma carrière est encore assez courte, mais je travaille sur la série Evil, maintenant diffusée sur Paramount+, et on m’a confié le sous-titrage à partir de la saison 3. C’est une chouette série que personne ne connaît. Le pitch, c’est une psychologue judiciaire engagée par l’Église pour enquêter sur des cas de possession et déterminer si la personne a des problèmes médicaux, ou si elle est réellement possédée… Je vous encourage à aller voir, c’est vraiment sympa !

  • Si tu pouvais vivre dans l'univers d'un film ou d'une série, lequel choisirais-tu et pourquoi ?

Un de mes films préférés, c’est La Route d’Eldorado, un Dreamworks des années 2000. Franchement, vivre à l’époque des Incas, dans une cité d’or, et passer la journée à jouer au basket avec des potes et à faire des banquets en l’honneur des dieux (bon, si on met de côté tout l’aspect sacrifices), ça me botterait bien. Il fait beau, les couleurs sont magnifiques, c’est une cité autosuffisante… Et puis, la musique est top.

  • Depuis combien de temps fais-tu partie du CA de l'ATAA et qu'est-ce qui t'a poussé à le rejoindre ?

Je fais partie du CA depuis cette année. J’ai voulu le rejoindre parce que je souhaitais m’engager un peu plus pour défendre la traduction audiovisuelle et aussi mettre en avant le jeu vidéo à l’ATAA. J’étais aussi admiratif du travail qui était fait pour le doublage et le sous-titrage, et quand j’ai su le peu de personnes membres du CA, je me suis dit qu’une de plus ne serait pas de trop.

  • Quelle avancée ou réalisation de l'ATAA te rend le plus fier et pourquoi ?

Déjà, je suis très fier quand je vois que des négos avec des studios aboutissent à quelque chose.

Mais ce qui m’a le plus marqué récemment, c’est l’ajout de l’onglet jeu vidéo au répertoire de l’ATAA, ainsi que l’arrivée d’une quinzaine de membres spécialisés dans le JV, depuis mon arrivée au CA. Je suis spécialisé en doublage et sous-titrage, mais le jeu vidéo est une branche qui me tient à cœur et je suis très content qu’il ait sa place au sein de l’ATAA. Plus on sera de membres à en faire, plus on pourra défendre cette branche trop souvent mal considérée.

  • Y a-t-il une personne au sein de l'association qui t'inspire ou qui a eu un effet sur ton parcours ?

Évidemment, Coline Magaud, qui m’a donné de précieux conseils au tout début, et m’a encouragé, aux côtés de Sylvestre Meininger, à rejoindre l’ATAA. C’est également elle qui m’a poussé à entrer au CA et à représenter le jeu vidéo. Je suis admiratif de son travail, de son degré d’implication dans l’asso, et je sais que je peux compter sur elle en cas de doute ou d’interrogations sur le travail, le fonctionnement de l’ATAA, etc. (J’arrête d’envoyer des fleurs avant qu’elle prenne trop la confiance.)

J’aime également le travail que propose Lilia Adnan sur certains programmes d’horreur et de fantastique, qui sont des univers qui me parlent particulièrement.

  • Comment le CA de l'ATAA a-t-il contribué à ton épanouissement personnel et professionnel ?

Pour commencer, on se sent tout de suite moins seul. Ça fait du bien de pouvoir poser des questions, être guidé, entouré par des gens plus expérimentés et qui se sont souvent posé les mêmes questions avant nous.

C’est aussi un excellent moyen de sortir de son trou et de rencontrer du monde lors des évènements organisés par l’asso. C’est souvent sur Paris, mais je sais que les rares fois où je m’y rends, je passe un super moment, je rencontre des collègues et je suis ravi d’avoir fait le déplacement.

Globalement, j’ai l’impression d’être entouré de collègues avec qui échanger nos points de vue et nous serrer les coudes, ce qui est essentiel dans un métier où on est trop souvent isolés.

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