Interview de Françoise Monier

Lauréate du Prix de l'adaptation en doublage pour le film Licorice Pizza de Paul Thomas Anderson

Crédit photo : Rémi Poulverel

Depuis vos débuts il y a 30 ans, vous avez traduit les plus grands réalisateurs. Avec un tel parcours, les distributeurs et les labos vous déroulent-ils le tapis rouge ?

De façon surprenante, je n'ai pas l'impression d'être privilégiée. Mon seul avantage est de pouvoir refuser les projets trop mal rémunérés ou inintéressants de mon point de vue. Mais on ne peut pas vraiment parler de « tapis rouge », car c'est un secteur très concurrentiel. D’autant que je ne travaille pas sur les blockbusters. Mes goûts cinématographiques m’orientent plutôt vers les films d'auteur et les films d'art et d'essai. Aujourd’hui, je dois encore « lutter » pour qu’on me confie des projets. Cependant, il est arrivé que l’on vienne me chercher. Sachant que j’avais déjà traduit plusieurs films de Spike Lee, Netflix m’a sollicitée pour sous-titrer Da 5 Bloods : Frères de sang diffusé en exclusivité sur leur plateforme. Sans discuter, ils ont accepté un tarif de 5 dollars par sous-titre, mais cela demeure notre seule collaboration. Je sais qu’il y a une véritable disparité entre les films de prestige et le reste des programmes, et que même les plateformes fonctionnent à deux vitesses. Néanmoins, ma situation m’offre la liberté de dire « non » quand je le souhaite : c’est un vrai privilège.

Retour sur la soirée de cérémonie des Prix de l'ATAA

Vendredi 2 juin s’est déroulée l'annuelle cérémonie de remise des Prix de l’ATAA. Cet événement, à la fois festif et joyeux, a également été l’occasion d’un bilan.

Cette année, force est de constater que l’association a bien grandi. La toute jeune pousse plantée il y a 17 ans est devenue un pilier de la profession ! Rassemblant environ un tiers des traducteurs et traductrices de l’audiovisuel – qui peut prétendre à plus grande représentativité ? – l’ATAA est désormais un interlocuteur incontournable des acteurs du secteur. Un dialogue qui se veut toujours ouvert, comme en 2022 lors des renégociations de rémunération en doublage dont les victoires prouvent encore (si c'était nécessaire) l’intérêt d’être unis.

Journalmai 2023

Vie de l'ATAA
09/05Troisième conseil d'administration.

Critères de sélection Prix ATAA

Il est sans doute temps, à une semaine de la remise des Prix ATAA 2023,
de rappeler les critères de sélection des adaptations soumises aux jurys.

Pour en savoir plus, règlement disponible ici.

APPEL AUX FORCES VIVES !

On a vu que lorsqu'on s'unissait, cela portait ses fruits : les collectifs ont obtenu de belles avancées en termes de revalorisation des tarifs, amélioration de certaines conditions de travail, dialogue renoué avec certains clients.

Il reste de la route à faire (augmenter les tarifs de sous-titrage, généraliser les bonnes pratiques, maintenir le dialogue avec les clients frileux, et obtenir d'être rémunérés pour des tâches annexes chronophages...).

Pourquoi je vous dis ça ?

Parce que les infos que vous venez chercher ici, vous sont bien souvent données généreusement par des consœurs et confrères qui prennent sur leur temps pour partager leur expérience avec vous.

Nous avons tous une vie, plus ou moins de travail, plus ou moins de difficultés à affronter le quotidien.

Pour nous aider, il y a notre syndicat, bien sûr (le SNAC, n'hésitez pas à adhérer : plus il y a d'adhérents, plus le syndicat a de poids face aux organismes officiels ; mais aussi le STAA et le SNAA-FO) mais aussi les associations, comme l'ATAA.

L'ATAA se bat depuis toujours pour représenter TOUTES LES AUTRICES / TOUS LES AUTEURS, quelle que soit leur spécialité.

Mais une association c'est quoi ?

Ce sont des membres, comme vous et moi, qui paient leur cotisation, comme vous et moi, MAIS QUI EN PLUS se démènent pour TOUT LE MONDE.

Une association, ce sont des bénévoles qui prennent sur le temps personnel / familial / de travail, pour accomplir des tâches sans lesquelles l'asso ne vivrait pas / ne ferait rien / ne servirait à rien ni personne.

Aujourd'hui l'ATAA compte 574 membres.

A votre avis, combien font tourner la boutique ?

HUIT.

Huit personnes seulement sont au CA.

Huit personnes seulement s'occupent de nous représenter à divers niveaux ou de dialoguer avec diverses instances (SACEM / SCAM / organisations sœurs en Europe / SNAC / ...).

Huit personnes seulement se battent quotidiennement pour améliorer NOS conditions de travail, NOS tarifs, NOS chances de trouver du travail dans des conditions décentes.

HUIT sur 574, ça fait 1 membre de CA pour 72 adhérents (environ).

C'est un peu comme si vous partiez en excursion dans la jungle avec un seul guide pour 72 personnes, qui devrait servir à la fois de guide, de médecin, de référent avec les autorités locales (pas toujours aimables), de cuistot, tout en maniant le coupe-coupe en avant de la file mais en se préoccupant de ne pas semer ceux qui sont à l'arrière...

Vous voyez mieux où je veux en venir ?

Une association ne vit que par ceux qui la font vivre : ses adhérents.

NOUS SOMMES les adhérents.

Si l'asso ne parvient plus à tourner, par manque de moyens, de forces vives, c'est nous tous qui perdrons l'occasion de continuer à travailler.

Certains pensent parfois qu'il suffit de payer sa cotisation pour être quitte.

En réalité, c'est faux.

La cotisation est plus symbolique qu'autre chose : elle indique d'abord l'appartenance à un collectif. Ensuite, elle donne à l'association les moyens de payer une salle pour se réunir, un traiteur pour avoir quelque chose à manger...

Mais elle ne rémunère pas les membres du CA pour le temps qu'ils passent à nous défendre, c'est d'ailleurs interdit par la loi 1901 dont dépendent toutes les assos (à but non lucratif, donc).

Rien à voir avec la SACEM, à qui vous payez des frais de gestion (exorbitants à mon sens) pour que des salariés s'occupent (plus ou moins efficacement) de vos dossiers.

Aujourd'hui, l'ATAA a besoin de sang neuf (là, vous pouvez imaginer une scène sacrificielle sanguinolente mais en vrai, je voyais plus une grande fiesta où tout le monde s'éclate).

L'ATAA a besoin de forces vives.

Quelqu'un m'a dit : "c'est de bras, de cerveaux et de bonne volonté qu’on manque".

Et ça tombe bien : parmi nous, je SAIS qu'il y a des cerveaux, des bras et de la bonne volonté.

Alors promis, aider le collectif, ça fait pas mal, ça prend pas tout le temps de la vie, parce qu'en vrai, plus y a de bras (plus y a de chocolat), plus la part de chacun est légère à porter.

On l'a vu : le collectif porte ses fruits.

Tout le monde y gagne.

On va plus loin.

On a tous plus de chances de s'en sortir.

Alors engagez-vous (qu'ils disaient) : adhérez... et surtout, aidez !

Prenez contact avec info@ataa.fr 😊

Que la force soit avec nous...

Associativement vôtre.

L’alternance, c’est pour bientôt !

« Pourquoi vous ne mélangez plus séries et cinéma ? » Cette question, légitime, les membres du comité d’organisation des Prix ATAA l’entendent régulièrement. Nous avons expliqué par le passé ce qui nous avait amenées, bien malgré nous, à cette décision. Mais il ne serait pas inutile de faire un point, d’autant que ça va encore changer l’an prochain !

Pour commencer, un petit rappel en quelques dates clés :

  • 2012 : création des Prix ATAA Cinéma Sous-titrage, remis en mars à la Fémis.
  • 2013 : deuxième édition pour le Sous-titrage, première pour le Doublage.
  • 2015 : première cérémonie à la Sacem.
  • 2016 : création des Prix Séries, en Sous-titrage et en Doublage, première remise lors des 10 ans de l’ATAA, à la Cité Universitaire.
  • 2017 : création des Prix Documentaires, remis à la Scam, et première remise commune à la Sacem des prix Cinéma et Séries.
  • 2019 : lors de la cérémonie en février, annonce d’une alternance pour les prochaines éditions…

Infolettre d'avril 2023

Chères Ataaïennes, chers Ataaïens,

C'est le printemps ! Si, si, on vous assure. D'ailleurs décollez un instant le nez de l'écran ou du clavier, regardez par la fenêtre, s'il fait encore jour au moment où vous lisez ces mots, vous verrez des bourgeons, des fleurs, des oiseaux tout émoustillés, bref, le retour de la vie, quoi (résurrection, à quelques jours de Pâques ?…). Mais l'ATAA n'a pas vraiment hiberné cette année encore, ce qui ne l'empêche pas d'avoir aussi plein de dossiers sur le feu… Retour sur ces 4 derniers mois, donc, et perspectives pour les prochains (pour les feignants ou pressés, il est toujours possible de se contenter d'un petit coup d'œil au journal pour voir ce qu'on a fabriqué).


Nous nous sommes rendus visibles, sous différentes formes et pour divers médias : l'enquête du Film Français parue le 2 décembre 2022 sur le sous-titrage automatique, plusieurs entretiens pour Le Bulletin des auteurs du SNAC, une interview à l'occasion d'une chronique d'Europe 1 sur le sous-titrage de programmes sportifs, et encore quelques autres à paraître. Le travail accompli sur les réseaux sociaux n'est sans doute pas étranger à ces différentes sollicitations. Nous avons en effet trois campagnes en cours :

le lundi, une campagne pédagogique avec des vignettes sur nos métiers sur Twitter et LinkedIn,

le mercredi, une campagne coup de projecteur, pour mettre en lumière des travaux réalisés dans de bonnes conditions, en lien avec l'actualité,

le vendredi, une campagne sous-titres improbables pour montrer les dégâts des mauvaises pratiques.

N'hésitez pas à relayer nos publications, et à nous envoyer vos propositions de contribution via le discord ou par email. Ça ne prend pas beaucoup de temps et c'est un travail qui, en plus de nous rendre visibles, sert d'argument aux prestataires comme à nos interlocuteurs chez les commanditaires, pour montrer la différence entre travail professionnel et massacre.

Nous avons accompagné les collectifs qui avaient encore besoin de nous. Bravo au collectif Chinkel VSI en doublage qui a obtenu de belles avancées en peu de temps, et nous pouvons au passage saluer la réactivité de ce prestataire. Nous étions aussi avec le collectif doublage lors d'une nouvelle visite à Dubbing Brothers pour entériner les avancées accomplies et maintenir le contact, ainsi qu'avec le collectif EVA Eclair France pour un premier rendez-vous de négociations autour du doublage et du voice-over. Nous avons enfin soutenu le collectif sous-titrage Hiventy pour leur premier rendez-vous et continuerons de les soutenir. N'hésitez pas à vous mobiliser pour faire progresser nos conditions de travail. Nous serons toujours là pour vous accompagner !

Nous avons poursuivi notre travail de fond auprès des prestataires et commanditaires pour faciliter et prolonger ces démarches. Nous rencontrons régulièrement Netflix, qui va prochainement organiser un atelier en partenariat avec l'ATAA. Nous y reviendrons bientôt. Nous avons échangé avec le SNAC pour envisager la meilleure manière de poursuivre les premiers contacts pris avec la FICAM. Nous avons également été invités à rencontrer les responsables de Titra Films dans leurs locaux, une visite très chaleureuse qui nous encourage à poursuivre le travail engagé auprès des commanditaires, les dirigeants de Titra nous encourageant à nous fédérer, nous mobiliser pour faire entendre à leurs clients la nécessité d'augmenter nos tarifs. Nous nous sommes rendus dans la foulée au siège d'Amazon Prime Video dans une ambiance là aussi très ouverte et propice aux échanges. Nous avons pu clarifier leur fonctionnement et notamment comprendre qu'une grosse partie des programmes étaient achetés directement en version adaptée, échappant ainsi au radar de leur service « de localisation ». Continuez donc à alimenter le tableau des tarifs, une source d'information très précieuse, qui constitue une base indispensable à toute discussion de ce type. Dans la mesure du possible, il faudrait aussi y faire la distinction entre programmes produits par Amazon Prime Video (avec label Amazon Originals) et les autres (ceux qui échappent au service de « localisation », donc). La même distinction vaut probablement pour toutes les plateformes… À suivre.

Nous avons continué de réfléchir et d'effectuer un travail de veille concernant « la traduction automatique », en rencontrant notamment l'ATLF avec laquelle nous avons déjà travaillé à ce sujet.

Le travail de fond et de réflexion se poursuit aussi dans le domaine du jeu vidéo avec quelques prises de contact intéressantes et une meilleure appréhension des enjeux juridiques et de droit d'auteur dans ce secteur.

Nous avons assisté aux deux premières réunions du conseil d'administration de la nouvelle Sécurité sociale des artistes-auteurs. Et si vous n'avez pas bien compris ce que c'est ou comment ça marche, Jean-François Cornu, l'un de nos deux représentants, vous en dira prochainement un peu plus.

Nous avons déposé une demande de subvention à la SACEM, qui a renouvelé sa confiance de manière tout à fait mesurée. Tout coup de main pour des demandes de subventions serait d'ailleurs bienvenu, car nous avons encore quelques projets dans notre escarcelle. Nous faisons le choix de maintenir un tarif d'adhésion abordable, ce qui limite notre budget. Tout argent supplémentaire donnerait du souffle pour les projets en cours et de nouveaux dont nous avons déjà les graines :

grand forum AVTE,

maison de la traduction,

travail juridique pour un meilleur encadrement et plus grande protection de nos pratiques,

publication des résultats de notre enquête statistique...

Si vous voulez participer à des événements sympas, sachez que l'ATAA sera présente

à l'université d'été de la SFT du 25 au 27 août à Angers,

à une journée « sous-titrage » organisée par la SFT en septembre-octobre à Toulouse.

Nous cherchons des intervenants pour ces évenements. Et vos initiatives, votre aide sont les bienvenus et peuvent se manifester de manière toute simple.

Enfin, et là, c'est un super événement, super sympa, pour lequel on a besoin d'un super coup de main dans plein de super domaines (coordination, informatique basique, aide au comité,…), j'ai nommé…

Les prix ATAA de la traduction audiovisuelle !!! À vos agendas, ce super moment super paillettes et bulles aura lieu le 2 juin prochain. On espère vous y voir nombreux, et aussi que vous serez nombreux à vous proposer pour aider le super comité des prix super essoufflé.

L’ATAA sera aussi présente à l’assemblée générale de l’AVTE, la fédération européenne des traducteurs de l’audiovisuel, qui aura lieu à Ljubljana les 11 et 12 mai prochains. L’occasion notamment de faire le point sur l’évolution de la législation européenne en matière de négociation collective pour les travailleurs indépendants.

Nous espérons aussi vous voir (ou au moins vous entendre…) au prochain conseil d'administration en mai dont nous vous communiquerons la date et le lieu un peu avant et d'ici-là, n'hésitez pas à nous écrire, vous aussi…

Le CA de l'ATAA

Journalmars 2023

Relations avec les clients
31/03Rencontre avec Amazon Prime Video.
Relations avec les clients
28/03Visite de l'ATAA à Titra Films.
Relations avec les clients
28/03Accompagnement du collectif doublage Chinkel-VSI pour le rendez-vous en visio.
Formations
16/03Présentation de l'ATAA au master de traduction audiovisuelle de Lille
Institutions
13/03Participation au conseil d'administration de la SSAA.
Médias
08/03Entretien avec Mediakwest
Médias
03/03Chronique d'Europe 1 sur le sous-titrage de programmes sportifs avec la contribution de Tiffany Higher.

Plateformes : la grande braderie des sous-titres

Entretien avec une traductrice expérimentée

(Retrouvez la version anglaise ici)

Maï, tu as récemment fait part dans le forum de l'ATAA d'une proposition d'un de tes clients. Peux-tu nous en dire un peu plus ?

J'ai été contactée par un grand laboratoire parisien en décembre 2022 pour sous-titrer une série phare, très prestigieuse, une mini-série dont ils me proposaient tous les épisodes avec un délai très confortable (4 mois pour 7 épisodes de 45 minutes). On m'a annoncé le tarif de 16 € la minute (repérage à faire).

On m'a prévenue qu'il y aurait beaucoup de documents annexes : tableaux à remplir, localisation list (liste de termes récurrents ou significatifs pour la série, dont le client souhaite contrôler et harmoniser la traduction entre le doublage et le sous-titrage), liste des textes écrits à l'écran… Ces documents demandent beaucoup de travail supplémentaire et de la coordination entre les équipes de doublage et de sous-titrage. Ces travaux annexes, qui se sont multipliés ces dernières années, ne sont malheureusement pas rémunérés. Mais des discussions sont en cours par l'intermédiaire de collectifs d'auteurs afin qu'ils le soient. La chargée de projet avait l'air de s'excuser de l'ampleur de ces tâches et avançait qu'un dédommagement pour la simulation [étape de relecture et de vérification du sous-titrage] pourrait être envisagé afin de compenser cette surcharge de travail.

D'abord séduite par le projet et par l'équipe de doublage dont je connaissais l’un des auteurs, entraînée par mon envie et par le thème de la série, j'ai donné mon accord de principe. Mais après avoir réfléchi quelques jours, j'ai fait des calculs. Quand un programme est assez bavard, comme le sont souvent les séries, on peut compter en moyenne 18 sous-titres par minute. Le tarif proposé équivalait donc à 88 centimes le sous-titre, alors que j'ai la chance de travailler habituellement entre 3,50 € et 4,30 € le sous-titre. J'ai alors rappelé la chargée de projet pour refuser, lui expliquant que ce tarif n'était pas adapté et que, ayant à cœur de défendre de bons tarifs pour toute la profession, je ne pouvais décemment pas accepter un tarif aussi bas.

C'était la première fois que j'étais contactée pour un programme à destination d'Amazon en sous-titrage. On m'a proposé en parallèle un doublage avec un tarif relativement correct, (28,60 € la minute) et j'ai accepté.

Fighting for our Rates

A Subtitler Speaks from Experience

(To read the French version, click here)

Maï, in the ATAA forum, you recently told us about a job one of your clients offered to you. Can you tell us more about it?

A large postproduction studio in Paris contacted me in December 2022 about subtitling all the episodes of a very prestigious, very successful mini-series with a very comfortable turnaround time (4 months to do 7 45-minute episodes). They told me the rate would be 16 € per minute (for both adaptation and timespotting).

They also told me there would be a lot of extra work I’d have to do, like filling in tables, preparing a list of on-screen texts and a localisation list which is a list of recurring and/or important words specific to the series the client wants so they can check everything and ensure a uniform translation for both the dubbing scripts and the subtitles. Preparing these documents requires a lot of additional time and coordination with the dubbing and subtitling teams. For this extra work they ask us to do, which has increased significantly over the past few years, we don’t receive any compensation. But author groups are currently in discussions to get this work included in the list of paid tasks. The project manager seemed apologetic about the amount of extra work to be done and said that she could possibly pay me for the simulation [the step where the subtitles are proofread and checked with the programme] as a way to compensate me for the extra work.

At first, I was excited to work on this project and with the dubbing team. I knew one of the authors, and I liked the subject of the series. So, my desire to be part of the project led me initially to accept the job in principle. But after thinking about if for a few days, I did the math. When a programme has a lot of dialogue, which is often the case with a series, there’ll usually be about 18 subtitles per minute on average. At the rate they were offering, that worked out to 88 cents per subtitle. I’m lucky enough to have the opportunity to work regularly on projects that pay between 3.50 € and 4.30 € per subtitle. So I called the project manager back and refused the job because the rate was inappropriate. I explained to her that, being a staunch defender of proper rates for the profession, I could not, in good conscious, agree to such a low rate.

It was the first time that I was getting contacted to subtitle a programme that would run on Amazon. Along with that, I was also offered a dubbing project at a relatively acceptable rate of 28.60 € per minute, and I accepted that one.