Jeudi 5 juin 2025, la cérémonie de remise des prix de l’ATAA s’est ouverte sur un discours de Stéphanie Lenoir. Pleine d’admiration pour le travail des auteurices, la nouvelle présidente de l’association a comparé les professionnel·les de l’adaptation audiovisuelle à des illusionnistes capables de faire croire aux spectateurices qu’iels maîtrisent toutes les langues. Lors de cette 13e édition, ce sont donc six magiciens et magiciennes de l’adaptation qui ont été récompensé·es pour leur talent. En parallèle, l’Extra bille, récompense honorifique créé en 2024, a été remise à deux autrices en remerciement de leur engagement pour la défense de la profession. Alors, place au palmarès ! Roulement de tambours…

Dans la catégorie Séries, le prix de l’adaptation en sous-titrage a couronné Laure-Hélène Cesari et Mona Guirguis pour leur travail sur la saison 5 de Brassic. Cette série qui raconte les plans foireux d’une bande de bras cassés d’un bled du nord de d’Angleterre, s’est distinguée par des sous-titres français savoureux, aux punchlines à faire pâlir de jalousie le jury Séries. Si ce programme aux personnages hauts en couleur semble à première vue un cadeau, le rythme mitraillette des répliques se révèle rapidement à double tranchant. Mais l’exercice est totalement maîtrisé par ce duo d’adaptatrices qui, après cinq saisons, se sont attachées à la folie et à la débilité de ces « pignoufs ».

Le jury Cinéma a quant à lui été impressionné par les finalistes du prix de l’adaptation en doublage d’un film d’animation, au point de récompenser ex-aequo Franck Hervé pour ses dialogues français de Kung Fu Panda 4 et le binôme Anne Fombeurre et Abel-Antoine Vial pour leur adaptation de Marcel le coquillage (avec ses chaussures). En effet, comment aurait-il été possible de départager Marcel, véritable déferlement de mignonnerie dont la spontanéité des dialogues laissait croire que ce film avait été tourné en français – encore une illusion réussie ! – , et le guerrier panda survitaminé aux répliques qui font mouche et à la synchro parfaite ?

Sandrine Chevalier nous a quant à elle émus aux larmes, en recevant le prix de l’adaptation en doublage d’un film en prises de vue réelles pour Empire of Light, film qu’elle a réalisé dans un contexte personnel particulièrement éprouvant. Submergée de tristesse mais ne voulant pas abandonner son client, elle a insufflé toutes ses émotions à la traduction des poèmes qui a forcé l’admiration du jury.

Dans nos métiers, le mot « engagement » possède un sens fort et une réalité que Sabrina Boyer et Nadine Giraud ont également illustré en initiant le dialogue avec un client pour la revalorisation des rémunérations en doublage. Ces échanges ont donné lieu à une importante vague de négociations. En leur remettant l’Extra bille, l’ATAA a tenu à saluer leur courage et leur action en faveur de toute la profession. Honorée de cette distinction, Sabrina Boyer a rappelé que l’union faisait la force.

Une union qui s’est renforcée à l’issue de la cérémonie, quand tous les convives ont pu poursuivre leurs échanges lors de la soirée. Chaque année, les cérémonies des Prix de l’ATAA aident à consolider les liens humains qui font de ces rencontres un moment incontournable pour nos métiers.