Deuxième nouvelle recrue à se prendre au jeu du portrait : Alice Vial, la membre du CA qui peut nous apporter des cannelés de Bordeaux en provenance directe !
- Depuis combien de temps travailles-tu dans le domaine de la traduction ou de l'adaptation audiovisuelle ?
J’ai commencé mon activité d’adaptatrice, en 2015 à la suite de l’obtention de mon master à Nice.
- Quel aspect de ce métier te passionne le plus ?
La découverte permanente qu’il permet, que ce soit quand on se creuse la tête à trouver la bonne formule, en découvrant au passage des expressions qu’on ne connaissait pas, des termes qu’on employait mal, des trouvailles qui nous rendent fier·e, ou au niveau de la diversité des programmes qu’on peut adapter : parfois on est sur un projet qui ne nous emballe pas forcément à première vue, et puis on s’attache à des personnages, on se prend à une intrigue, on apprécie un genre qu’on ne connaissait pas… et on finit nostalgique à la fin du projet. On l’entend souvent aussi mais, quand on a l’occasion d’aller en studio, la magie de voir ses mots prendre vie à la barre, c’est un chouette moment pour un·e auteurice. D’autant que c’est aussi l’occasion de défendre nos choix de traduction et ça donne souvent lieu à des échanges très intéressants et constructifs.
- Quelle est l’œuvre audiovisuelle à laquelle tu as contribué que tu préfères ?
C’est difficile comme question, parce que je crois qu’à une ou deux exceptions près (désolée, le golf), j’ai aimé tout ce sur quoi j’ai travaillé, parce que ce sont des défis toujours différents. Je dirais peut-être Skin de Guy Nattiv, qui est le premier long-métrage qu’on m’ait confié : c’est l’histoire vraie d’un néo-nazi qui tente de se défaire du groupuscule ultra-violent auquel il appartient. Je sortais de projets plus légers de sitcoms jeunesse, où les blagues fusent dans tous les sens : changement d’ambiance ! Ce client m’a ensuite confié l’adaptation d’autres longs-métrages vraiment intéressants, dont Vivarium dont je suis aussi très fière, ce qui est très encourageant quand on a un petit manque de confiance en soi. Ce qui contribue largement à ce que j’apprécie ou non un projet, et qui explique que j’aie du mal à choisir mon préféré, c’est aussi les échanges avec les co-auteurices avec qui on le partage : quand on travaille sur une même série, parfois sur plusieurs années, même sur des programmes peut-être moins considérés comme les sitcoms (à tort !), il y a un vrai esprit d’équipe qui s’installe, et c’est ce qui rend notre métier si enrichissant.
- Qu'est-ce qui t’a motivé·e à rejoindre le conseil d'administration de l’ATAA ?
J’ai participé à un collectif qui a engagé des discussions au sujet des tarifs auprès d’un studio de doublage en particulier, et l’ATAA s’est montrée d’une aide précieuse pour nous accompagner. Confrontée à la difficulté que peut parfois représenter ce genre de discussions, que ce soit avec le studio ou avec mes confrères et consœurs, j’ai parfois été découragée. J’ai pris conscience du travail abattu par les membres du CA, et de la dose de bonne volonté que ça nécessite, dans ce qui s’apparente parfois à une lutte permanente, alors qu’on essaie toustes, clients, studios, auteurices, d’œuvrer pour la même chose : un métier dans lequel on peut s’épanouir et transmettre au public toute la beauté d’une œuvre originale dans sa langue. J’ai voulu mettre la main à la pâte, moi aussi, pour empêcher que ce découragement ne gagne du terrain, et que les chantiers nombreux et profondément nécessaires que l’ATAA mène ne soient vains.
- Quelles compétences spécifiques apportes-tu à l'association ?
Pour l’instant, je suis un peu en stage d’observation : je lis les échanges, j’essaie de me faire un avis sur les différents sujets sur lesquels l’ATAA défend son point de vue pour les auteurices, et d’alléger la charge en prenant ma part, même si ça ne consiste encore qu’à répondre aux mails et faire un peu de rangement ! Je reste par ailleurs engagée avec le même collectif d’auteurices de doublage, qui essaie de conserver et/ou obtenir les meilleures conditions de travail sans jamais négliger le maintien de bonnes relations avec les studios.
- Après cette première année au sein du CA, quel bilan retires-tu de cette expérience ?
Je retiens le nombre impressionnant de fronts sur lesquels l’ATAA est présente, et l’étendue des connaissances, précieuses, des membres du CA et d’autres membres actifs sur les différents chantiers. Je suis vraiment reconnaissante et admirative de leur motivation et de leur détermination : iels sont une véritable source d’inspiration, et j’espère vraiment pouvoir rendre un jour ce que l’ATAA m’apporte. Je pense qu’on sous-estime grandement le travail accompli dans les coulisses, et j’encourage donc vivement nos membres à en prendre conscience à leur tour, pour éventuellement, s’iels en ont la possibilité, apporter un petit coup de main à leur échelle.
- Selon toi, quelle est la mission la plus importante que l'association devra accomplir dans les années à venir ?
Continuer à faire de cette profession une équipe unie et solidaire face aux différentes menaces qui pèsent sur notre métier : penser et agir collectif est absolument essentiel, et ça aide énormément à ne pas baisser les bras et à rester optimiste pour notre avenir, et pour celui de la création en général.
- Et enfin, quel conseil donnerais-tu à une personne qui débute dans ce métier ?
Soyez solitaire si vous le souhaitez, mais ne restez pas seul·e : restez informé·e, n’acceptez pas de vous brader, posez des questions, même si elles vous paraissent bêtes, n’ayez jamais peur de demander de l’aide ou des conseils. À mes débuts, j’aurais aimé avoir osé le faire plus souvent : cela m’aurait évité d’accepter des tarifs indécents, et je me serais sans doute rendu compte bien plus vite qu’il existe bien des studios qui respectent le travail des auteurices, et qu’ils ne sont pas inaccessibles. Les plus expérimenté·es sont aussi là pour guider les débutant·es, leur faire éviter les écueils qu’on peut rencontrer, garder espoir aussi, parfois. La solidarité paye toujours, on l’oublie beaucoup trop souvent 😊
Commençons avec celui qui a renvoyé son portrait plus vite que l'éclair, l'homme qui a assisté à plus de Points Contact de l'ATAA que quiconque : Yann Lesecq !
- Depuis combien de temps travailles-tu dans le domaine de la traduction ou de l'adaptation audiovisuelle ?
Les prémices de mon activité de TAV remontent à 2019. (Oui, late bloomer…)
- Quel aspect de ce métier te passionne le plus ?
Exerçant principalement pour le doublage, je répondrai la quadrature du cercle, définitivement. Ça et pouvoir m’approprier l’œuvre originale pour en restituer une nouvelle version avec ma propre griffe. (N’aspirerait-il pas secrètement à devenir, un jour, dans une autre vie, scénariste ? Mmmmmaybe.) Je trouve aussi le passage en studio passionnant. Assister en direct live au split de mon cerveau en 3 entités autonomes (technique/direction artistique/interprétation) pour donner vie au texte, c’est particulièrement magique. Surtout quand « ça marche ». Et puis étant musicien à mes heures perdues (d’ailleurs, si vous les retrouvez, faites-moi signe, j’en ai besoin), le studio, forcément…
Quelle est l’œuvre audiovisuelle à laquelle tu as contribué que tu préfères ?
Je dois en citer deux. La première : Ronya, fille de brigand. Par un (heureux ?) concours de circonstances, je me suis retrouvé à adapter seul les 12 épisodes de cette série tirée d’un livre pour enfant d’Astrid Lindgren (la « maman » de Fifi Brindacier) dans des conditions extra avec un rendu très chouette. C’est le plus gros projet auquel j’ai eu la chance de participer pour l’instant. Et la seconde : Tout lâcher ? Malgré un titre FR qui laisse à désirer (et qui n’est pas de mon fait), ce film assez dur émotionnellement qui m’a donné du fil à retordre a abouti à un résultat que je trouve particulièrement réussi au niveau de l’écriture et du synchronisme (instant chevilles qui ne rentrent plus dans les chaussures) et qui s’est retrouvé en TOP 2 sur Netflix France (instant chevilles qui ne rentrent plus dans le magasin de chaussures) et TOP 1 mondial, preuve que le film en soi était déjà vraiment bon, ce qui aide énormément.
- Qu'est-ce qui t’a motivé à rejoindre le conseil d'administration de l’ATAA ?
Le fait d’avoir assisté à de nombreux C.A. en tant qu’adhérent et de constater à quel point les personnes qui y siègent et se démènent pour nous se retrouvaient au bout du rouleau par manque de soutien. L’appel aux bonnes volontés de Perrine Dézulier a fini de me convaincre qu’il était temps de me relever un peu les manches pour rendre la pareille.
- Quelles compétences spécifiques apportes-tu à l'association ?
Compétences, je ne sais pas trop. Peut-être mon passif de responsable administratif dans une vie précédente ? Je parlerais plutôt de qualités (les chevilles, tout ça…) : curiosité, envie d’aider à faire aboutir des choses, … Et je sèche pour les éventuelles autres qualités. J’ai aussi des défauts qui servent à l’asso : je suis borné et (quasiment) toujours connecté à Discord.
- Après cette première année au sein du CA, quel bilan retires-tu de cette expérience ?
I’m just getting started, baby ! C’est tellement réconfortant et sécurisant d’être au milieu de toutes ces personnes motivées, impliquées, gavées de connaissances sur tellement de sujets qui nous touchent toutes et tous de près ou de loin… Et il y a beaucoup de choses en cours et à venir que j’ai envie de suivre depuis les premières loges.
- Selon toi, quelle est la mission la plus importante que l'association devra accomplir dans les années à venir ?
Celle pour laquelle l’asso a été créée : défendre nos métiers. Sans vouloir dramatiser, les périls sont légion et si nous perdons la cohésion qu’apporte l’ATAA face au reste de l’industrie, je ne donne pas cher de notre survie en tant que professionnel·les indépendant·es.
- Et enfin, quel conseil donnerais-tu à une personne qui débute dans ce métier ?
Rejoindre l’ATAA, venir assister aux CA, aux Portes Ouvertes, aux Prix, faire connaissance avec les consœurs et les confrères pour échanger, apprendre, et comprendre qu’on n’est pas juste un grain de sable dans le désert mais le maillon d’une communauté riche de savoirs, d’expériences et d’humanité. Ça et s’armer de patience pour l’URSSAF.
Pour retrouver le portrait des membres plus anciens du CA, c'est par ici !