Sous-titrage au festival de Deauville

Pourquoi tant de haine pour les œuvres et les spectateurs ?

À l’heure où des laboratoires de post-production et des commanditaires commencent à s’intéresser aux intelligences artificielles censées permettre des sous-titrages plus rapides et moins "coûteux", il est bon de rappeler à quoi ressemble une traduction automatique. Contrairement à ce que l’on entend, c’est loin d’être au point.

Le 46e Festival du cinéma américain de Deauville, qui s’est tenu (masqué) du 4 au 13 septembre 2020, en offrait un bon exemple. Rarement a-t-on vu autant de sous-titrages bâclés. Sauf pour quelques rares films de la compétition, qui étaient sous-titrés de façon professionnelle, ils étaient au mieux difficiles à lire et bourrés d’erreurs, et au pire totalement absurdes et incompréhensibles.

Journalseptembre 2020

Institutions
25/09Réunion groupe cinéma/audiovisuel au ministère de la culture avec Fabrice Benkimoun (suite rapport Racine)
Institutions
24/09Réunion avec le SCA (Scénaristes de cinéma associés)
Institutions
21/09Réunion avec la Fédération des associations des métiers du scénario à Paris
Vie de l'ATAA
16/09CA de septembre

Sous-titrage : attention, danger !

Depuis peu, plusieurs prestataires internationaux de sous-titrage publient des annonces destinées aux sous-titreurs indépendants. Dans la plupart des cas, aucune expérience n’est requise, mais simplement privilégiée. Ces annonces mettent en avant des points positifs comme la souplesse des horaires, le travail à domicile, la maîtrise de la charge de travail. La seule chose qui n’est pas mentionnée, ce sont les tarifs.

C’est quand ils se portent candidats que les traducteurs découvrent des tarifs extrêmement bas, que ces sociétés n’ont aucune intention d’augmenter. La plupart de ces tarifs ne permettent de gagner que l’équivalent du salaire minimum en travaillant à plein temps. Il est alors très difficile de maîtriser sa charge de travail et impossible de cotiser décemment pour sa retraite et sa couverture de santé.
Le sous-titrage est une activité de création qui nécessite un savoir-faire. Tout sous-titreur ou sous-titreuse professionnel-le doit être dûment rémunéré-e pour ce savoir-faire. Les débutants doivent bénéficier de formations sérieuses et ne pas être exploités en étant payés à des tarifs extrêmement bas.

Plus les traducteurs et les sous-titreurs refuseront ces conditions de travail et de rémunération inacceptables, plus nous pourrons nous battre pour faire prendre conscience aux prestataires de services que la traduction audiovisuelle est un métier créatif qui demande du temps et une rémunération décente.
Refusez toute proposition d’emploi formulée dans ces termes et signalez toute annonce inacceptable aux organisations professionnelles de votre pays (en France, l’ATAA), que vous en soyez membre ou non, ainsi qu’à l’AVTE, la fédération européenne des associations de traducteurs audiovisuels, via son site, sa page Facebook ou son compte Twitter.

Journaljuillet 2020

Vie de l'ATAA
01/10CA de juillet

Résultat des travaux de la Commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale sur le statut des auteurs

Le 8 juillet 2020, les députés Pascal Bois (La République en marche) et Constance Le Grip (Les Républicains) ont rendu compte devant la Commission des affaires culturelles et de l’éducation d’une mission sur le statut des auteurs, entamée le 3 juin dernier.

Les rapporteurs ont d’abord fait part de leur avis sur le rapport Racine, dont ils partagent le diagnostic de la situation sociale et économique précaire des auteurs. Ils soutiennent plusieurs de ses recommandations, en particulier :

- n° 14 : portail administratif unique ;

- n° 20, formation des étudiants : information indispensable sur les démarches administratives, etc.

- n° 23, sur la création contemporaine (concerne les plasticiens uniquement).

La traduction audiovisuelle en temps de crise

Sur le rapport Racine, le statut d’auteur et une crise inattendue

Nous, traductrices et traducteurs de l’audiovisuel, sommes des auteurs, au sens de créateurs de ces œuvres de l’esprit que sont les traductions. Mais nous dépendons des créations d’autres auteurs – scénaristes, dialoguistes et cinéastes – et nous nous mettons au service de ceux-ci pour transmettre leurs œuvres à des publics qui n’en comprennent pas la ou les langues originales.

Auteurs de sous-titrage, de doublage et de voice-over, nous avons pour particularité de nous inscrire dans une chaîne de production et de ne pas avoir systématiquement des rapports directs avec les créateurs originaux. Nos interlocuteurs immédiats sont nos commanditaires – sociétés de production, distributeurs de films, diffuseurs, prestataires techniques –, lesquels n’ont pas toujours conscience du statut d’auteur dont nous jouissons sur les plans juridique, social et moral.

C’est à ce titre qu’il nous a semblé important de nous exprimer sur le contenu de « L’auteur et l’acte de création », rapport remis au ministre de la Culture le 22 janvier 2020 par Bruno Racine, fruit de la mission qui lui avait été confiée en avril 2019 (téléchargeable ici).

Après avoir pris connaissance du rapport et des positions de plusieurs organisations d’auteurs, l’ATAA livre ici son point de vue, quatre mois après la parution du rapport. Qui plus est, personne ne pouvait envisager fin janvier la perspective qui est la nôtre aujourd’hui, celle d’une situation de crise sanitaire, sociale et économique qui perdure désormais.

La grande enquête

La SCAM vient de publier les résultats d’une enquête socio-professionnelle consacrée aux traductrices et traducteurs de l’audiovisuel.

English version.

Le questionnaire a été élaboré en partenariat avec l’ATAA et le SNAC (Syndicat National des Auteurs-Compositeurs). C’est une grande première pour nos métiers et il y a fort à parier qu’elle fera date. L’ATAA s’est efforcée de diffuser le plus largement possible ce questionnaire, afin que l’enquête soit la plus représentative de toutes les branches de nos métiers (doublage, sous-titrage, etc.). 528 personnes y ont répondu, ce qui est très positif. C’est le signe que cette enquête arrivait à point nommé.

Comment bénéficier du fonds de solidarité aux petites entreprises quand on est auteur en micro-BNC ?

Un pas à pas pour bénéficier du fonds de solidarité Covid-19 à destination des entrepreneurs en difficulté.

Vous êtes auteur en micro-BNC ? Vous disposez donc d’un numéro Siret. Quelle chance ! Vous allez pouvoir bénéficier du fonds d’aide aux petites entreprises dont tant d’auteurs sont encore aujourd’hui privés.

Comment faire la demande ?

  • Rendez-vous sur votre espace particuliers sur impots.gouv.fr. Dans la messagerie, faites « Ecrire », puis « Je demande l’aide aux entreprises fragilisées […] ».
  • Ensuite, choisissez la période pour laquelle vous sollicitez l’aide (mars ou avril).
  • Cochez la case « Je certifie en tant que demandeur que mon entreprise remplit les conditions suivantes », puis indiquez 0 salarié(s). Remplissez vos coordonnées et votre numéro Siret, puis validez.
  • Dans « calcul de votre aide », cochez « Mon entreprise a subi une perte de chiffre d’affaires d’au moins 50 % […]». L’espace déclaratif s’affiche. Deux options possibles :
    • Soit vous déclarez vos recettes nettes d’avril ou mars 2019 et vos recettes nettes d’avril ou mars 2020, et s’il existe une différence de 50 % ou plus, vous bénéficierez de l’aide,
    • Soit vous déclarez la moyenne de vos recettes nettes de 2019 dans la première case. À vous de voir quel calcul est le plus avantageux.
  • Enfin, indiquez votre RIB et au paragraphe « Mon entreprise était, au 31 décembre 2019, en difficulté […]», cochez non. Vous pouvez ensuite enregistrer un brouillon de votre demande pour y revenir plus tard ou bien la valider. La présente demande n’est alors plus modifiable. Si vous souhaitez demander des aides pour mars et pour avril, il faudra effectuer la démarche deux fois.

Attention à la mention suivante destinée spécifiquement à ceux qui déclarent en BNC : « La notion de chiffre d’affaires présente dans ce formulaire s’entend comme le chiffre d’affaires hors taxes ou, lorsque l’entreprise relève de la catégorie des bénéfices non commerciaux, comme les recettes nettes hors taxes. »

Le traitement de la démarche est très rapide (quelques jours) de même que le virement. Les fonds perçus ne sont ni imposables ni même à déclarer aux organismes type CAF.

Journalmai 2020

Vie de l'ATAA
07/05CA de confinement

Lettre ouverte au ministre de la Culture

Monsieur le Ministre,

Depuis près de deux mois que dure la crise sanitaire, les adaptateurs de l’audiovisuel, représentés par l’ATAA et qui font partie des artistes-auteurs, attendent toujours de pouvoir accéder au fonds de solidarité mis en place par l’État. En effet, au début de la crise, un numéro de SIRET était obligatoire pour être éligible aux aides alors même que les auteurs, dans leur immense majorité, n’en possèdent pas.

Depuis près de deux mois, le gouvernement promet de rectifier cette « erreur informatique » mais rien n’est fait. Pendant ce temps, l’activité a considérablement ralenti et va continuer de ralentir. Le 6 mai, vous déclariez : « À partir de mi-mai, un site dédié va permettre à la DGFiP que les artistes-auteurs saisissent leur dossier. »

À partir de mi-mai ? Le 14, le 15, le 16 ? Cette fourchette indique-t-elle enfin la bonne date ? Monsieur le Ministre, les artistes-auteurs épuisés seront au rendez-vous, prêts à saisir leur dossier, à la fin de cette semaine.

Covid-2019 - Aides

Ce billet porte sur l'aide de 1 500 euros pour les mois de mars et avril 2020 et accessible sur votre compte fiscal personnel (www.impots.gouv.fr, dans la messagerie privée, choisir le sujet de message "Covid-19", puis remplir le formulaire), pour les personnes étant aux régimes de déclaration fiscale Traitements et Salaires et BNC.

Suite aux efforts déployés par les organisation professionnelles, il sera possible d'ici à la fin avril de demander cette aide même sans numéro de SIRET (les auteur(e)s en BNC peuvent la demander tout de suite). Son obtention reposera sur la comparaison des sommes touchées (NET HT pour les T&S et les BNC) en 2019 et 2020, mais avec un mode de calcul différent pour mars et avril.

Pour le mois de mars, les auteur(e)s devront comparer les sommes effectivement payées sur leur compte en mars 2019 et 2020.
Pour le mois d'avril, ils pourront choisir de comparer 2019 et 2020 en se basant sur une moyenne mensuelle pour 2019. Cette moyenne mensuelle devra être établie à partir des revenus NET HT de 2019 divisés par 12.
Il est possible d'obtenir l'aide si la chute de revenu est supérieure à 50 %. Son montant maximum est de 1500 euros.

EXEMPLES
MARS
Revenus perçus en 2019 : 1 841 euros. Revenus perçus en 2020 : 1 152 euros -> pas d'aide.
Revenus perçus en 2019 : 1 754 euros. Revenus perçus en 2020 : 780 euros -> possibilité de demander l'aide, qui se monterait à 1754-780 = 974 euros.

(Le délai pour faire la demande pour mars a été repoussé à fin mai.)

AVRIL
Moyenne mensuelle 2019 (NET HT / 12) : 27 600 /12 = 2 300 euros
Revenus perçus en avril 2020 : 1 513 euros -> pas d'aide.
Revenus perçus en avril 2020 : 1 018 euros -> possibilité de demander l'aide, qui se monterait à 2300-1018 = 1282 euros.


Vous l'aurez compris, pour les auteur(e)s, il aurait fallu que ces calculs se fassent sur les montant facturés. En effet, puisque nous sommes quasiment toujours payés à au moins deux mois, et que nous touchons par exemple en avril ce que nous avons facturé en février, il sera difficile, en utilisant cette méthode, de justifier d'une baisse significative de revenus pour mars et avril 2020.
Cette réalité a été longuement expliquée par les organisations professionnelles aux représentants de l’État, mais, à l'heure actuelle, rien n'indique qu'un effort sera fait. Cela peut sembler injuste (car ça l'est), mais il ne faut pas oublier que nous ne sommes pas les seul(e)s à subir ce problème. Beaucoup de professions libérales sont en effet payées à un, deux ou trois mois et se trouvent donc dans une situation similaire.
Cependant, s'il s'avérait que les auteur(e)s d'adaptations audiovisuelles n'ont pas pu bénéficier de cette aide, nos organisations pourront se prévaloir de cette injustice pour demander d'autres formes de compensation, notamment sur le plan fiscal (crédit d'impôt) ou social (prise en charge par l'Etat de certaines cotisations sociales) dans le cadre des plans de relance post-confinement.


EDIT : les BNC se basent également sur le NET HT.

Impact professionnel du Covid-19, bilan provisoire

Le 21 mars dernier, quatre jours après le début du confinement en France et sept jours après la fermeture des écoles, nous avons lancé un questionnaire afin de commencer à mesurer l'impact de la crise du Covid-19 sur nos métiers et nos vies. Il a été clos hier soir, 1er avril. Voici une synthèse des données recueillies.

En premier lieu, l’ATAA remercie les 283 auteurs, qu’ils soient membres ou non de notre association, qui ont pris la peine de répondre à ce sondage. Il est certes encore imparfait et parcellaire, et il faudra évidemment le compléter par un questionnaire plus précis pour évaluer l’ampleur de nos pertes. Mais il va nous permettre de transmettre des chiffres concrets aux pouvoirs publics et à nos sociétés d’auteurs, ainsi qu'à nos clients directs ou indirects qui n’ont sans doute pas en tête toute la difficulté de notre situation, et c’est extrêmement précieux.