En avril 2023, je suis victime d’une commotion cérébrale suite à un accident de voile. Dès ma sortie d’hôpital, une semaine après l’accident, mon médecin traitant me prescrit un arrêt de travail. Je transmets ces éléments et mon bulletin d’hospitalisation à l’Assurance maladie. Près de 10 mois plus tard, je reste encore un peu convalescente et surtout éberluée par cette expérience directe et précise des dysfonctionnements de l’Assurance maladie, qui fut aussi l’occasion de trouver quelques astuces pour s’en sortir moins mal.
Dès le mois de mai 2023, donc, je reçois plusieurs courriers me demandant d’envoyer différents justificatifs pour des périodes de chômage, des activités salariées ou d’auto-entrepreneur, auxquels je réponds, lentement, mais systématiquement avec des éléments attestant de ma situation d’auteur indépendante à jour de ses cotisations. Normalement assurée, donc.
Au mois de juin, je reçois enfin confirmation que mon premier arrêt de travail a bien été pris en compte. Ouf ! Je réalise à cette occasion qu’il ne démarre qu’une semaine après mon accident. Je décide de ne pas m’en plaindre : après tout, j’aurais été en vacances cette semaine-là et je préfère consacrer mon énergie à d’autres sujets plus importants.
Le 11 juillet, l’Assurance maladie m’informe par un courriel « important » (j’avais anticipé !) sur sa plateforme que je n’ai pas transmis mon arrêt de travail de prolongation dans le délai légal de 48 heures. J’ai en effet fait le choix de ne demander que des arrêts de courte durée, dans l’espoir de pouvoir reprendre mon activité plus rapidement et sans abuser du système. Cela multiplie cependant les formulaires successifs à remplir, transmettre et traiter, pour mes médecins, l’Assurance maladie et moi. Alors j’ai en effet envoyé l’arrêt en question avec quelques jours de retard. Car ma réactivité est encore affaiblie (ma réflexion, ma mémoire et l’ensemble de mes fonctions cognitives ont été affectées par l’accident, la récupération se fait normalement, mais très, très lentement). Et mon médecin transmet parfois lui-même l’arrêt de travail par internet à l’Assurance maladie, je n’ai donc pas le réflexe de le faire moi-même. Mais j’ai commis une erreur. Et le message porte la mention suivante, en gras qui fait peur :
En effet, la réglementation nous autorise à réduire en tout ou partie le montant de vos indemnités journalières en cas de récidive.
Cette menace me permet de réaliser que je n’ai perçu, depuis le 20 avril, aucune indemnité. Je suis à cette époque rémunérée pour les travaux réalisés avant mon accident, payés comme de coutume dans les deux mois qui suivent la livraison du travail. Il m’a donc fallu un peu de temps pour constater le retard de versement de l’Assurance maladie. Évidemment, rien ne m’autorise pour autant à « réduire en tout ou partie le montant » de mes cotisations sociales, même « en cas de récidive », mais passons...