Des mots pour voir

audiodescription

Le mois dernier, nous avons rencontré Laurent Mantel et Gérard Chevalier Appert, membres de l’équipe d’Audiodescription. Ce rendez-vous informel nous a permis de découvrir un métier passionnant, difficile, exigeant et capital… bref, un vrai métier d’auteur.

Et si tout s'éteignait ?

L’audiodescription, ça vous parle ?

Vous allumez la télé. Un film est en cours. Une voix off commente tout ce qui se passe à l’image, décor, lumière, ambiance, mouvements des personnages… Étrange parti pris du réalisateur ? Non, audiodescription. Grâce à elle, les aveugles et malvoyants peuvent suivre un film (ou une autre forme de spectacle) à l’aide d’un descriptif complétant les dialogues et les sons.

Sous-titrage : du travail d’amateur ?

fansubbing
If you pay peanuts... hire a monkey!

Dans son numéro de mars dernier, l’excellent magazine Générique(s) a consacré un article au sous-titrage. Sa rédaction nous a aimablement autorisés à le diffuser en intégralité. Le voici donc.

Le sous-titre est l’ami du sériphile friand de VO. Mais qui sait vraiment comment il est fabriqué ? Éléments de réponse.

Sylvain Gourgeon et Guillaume Regourd

Les sous-titres, on a fini par ne plus les remarquer. Ce qui est exactement le but. Cet outil formidable pour apprécier une œuvre en langue étrangère à sa juste valeur sans être forcément bilingue, est de plus en plus populaire, notamment auprès des sériphiles. Pourtant la méconnaissance autour de sa fabrication reste immense, alors même que l’essor du sous-titrage amateur est venu souligner l’importance de sa qualité. Voici une panoplie de questions parfois pointues, parfois élémentaires, que nous avons posées à des acteurs privilégiés de la scène sous-titrage, qu’ils soient pros (Estelle Renard, adaptatrice entre autres sur les séries Reno 911 et Battlestar Galactica, et présidente de l’ATAA, l’Association des Traducteurs/Adaptateurs de l’Audiovisuel) ou amateurs (Guillaume, François et Marie du site Sub-way.fr) pour tenter d’y voir un peu plus clair.

"Le casse-tête du doublage" (1939)

Histoire de la traduction/adaptation audiovisuelle

Avertissement

L’article qui suit est un témoignage d’un auteur de doublage sur son travail tel qu’il se pratiquait à la fin des années 1930. Cependant, il constitue aussi un témoignage sur l’atmosphère qui régnait dans l’industrie du cinéma français depuis le début de cette décennie. Avant de parler concrètement de son travail, Paul Reboux se livre, en effet, à une caricature xénophobe, et implicitement antisémite, des conditions dans lesquelles se serait pratiqué le doublage à ses origines. Historiquement et techniquement, ces propos sont dépourvus de réalité. La presse spécialisée de l’époque en témoigne, y compris l’hebdomadaire Pour Vous dont est issu ce texte.

Opposant ceux qu’il appelle les « polyglottes d’Europe centrale » aux « gens de goût et de bon sens », il était loin d’être le seul à tenir de tels propos. Au début des années 1930 déjà, Marcel Vandal, alors président de la Chambre syndicale de l’industrie du cinéma français, défendait la réalisation du doublage des films étrangers sur le territoire français afin d’éviter, selon lui, qu’il fût effectué par « les chômeurs d’Hollywood ou les déserteurs de Berlin ». (« Lettre de réponse de M. Marcel Vandal », La Cinématographie française, n° 818, 7 juillet 1934, p. 6. Il s’agit d’une réponse à Harry-James, président de l’Association des acteurs de synchronisation, qui avait préalablement dénoncé le manque de respect de M. Vandal pour les comédiens de doublage.)

Le doublage n’était pas la seule activité cinématographique à être mise en cause de manière aussi odieuse. Tous les secteurs du cinéma français étaient concernés. L’un de ceux qui eurent le plus à en souffrir fut le producteur Bernard Natan, dirigeant de Pathé de 1929 à 1936. Il ne survécut pas aux calomnies, à un procès qui le condamna, à sa déportation à Auschwitz.

Il nous a semblé utile de reproduire cet article dans son intégralité, sans en tronquer le premier paragraphe malgré son contenu détestable.

Petit mais costaud !

Des futurs prix ?

Il est encore modeste, mais il a de l’avenir ! Le prix « Liliput » récompense chaque année le meilleur doublage et le meilleur sous-titrage parmi les sorties cinéma en Allemagne. C’est un prix purement honorifique (pas d’argent à la clé) qui a été remis en octobre 2008 lors du Salon du livre de Francfort. Il existe depuis 1997 et était auparavant remis dans le cadre de la Berlinale. Une belle initiative, surtout dans un pays où le sous-titrage est pratiquement inexistant. L’un des objectifs de ce prix est d’ailleurs de faire progresser la proportion de films sous-titrés en Allemagne. Pour les germanophones intéressés, liste des lauréats et avis du jury ici : http://www.vdfk.de/news/view/51-12-liliput-preis

Une idée que l’ATAA a bien envie de développer en France. A suivre sur le forum.

Carton orange !

Qualité du sous-titrage

« Piètres sous-titres sur Orange Cinéma Séries »

Dans le supplément télé du Monde, un article met le doigt sur l’aberration économique qui veut qu’on achète à prix d’or des séries dont on brade ensuite la traduction. La conclusion le résume de façon assez éloquente :

Dommage d’investir tant d’argent dans des droits de diffusion pour ensuite – par économie ou manque de temps – bâcler cette étape essentielle qu’est le sous-titrage.

- Par Macha Séry, p. 3 du supplément télévision du Monde, 19-20 avril 2009 -

L’article est détaillé sur le forum de l’ATAA, où il a suscité de nombreux commentaires.

"Doublage… or not doublage ?" (1936)

Histoire de la traduction/adaptation audiovisuelle

Dans cette rubrique, nous présenterons des articles, en français ou en anglais, portant sur le doublage et le sous-titrage, depuis leurs origines jusqu’à aujourd’hui, et cela, afin de donner un aperçu de la façon dont la traduction audiovisuelle est présentée dans les médias (spécialisés ou non) à diverses périodes et dans des pays différents.

Pour commencer, voici un article datant des débuts du parlant. Il montre que le débat VO/VF (ou sous-titrage/doublage) ne date pas d’hier… Les arguments employés par l’auteur sont parfois pour le moins farfelus.

Polémique autour du doublage de Dr House

L’excellent doublage de la série Dr House est enfin sous les projecteurs ! Mais peut-être pas sous son meilleur jour… Un article de Télérama.fr titré « Le Dr House antisémite ? » a très vite suscité une vive polémique. L’article a provoqué des réactions en cascade, d’abord des internautes, puis les excuses de TF1 et celles de la traductrice, interviewée dans Libération. Dans la foulée, d’autres médias se sont emparés de l’affaire, qui a fait le tour de la toile et de la blogosphère.

Au-delà de la polémique et à tête reposée, ce qui ressort de cette affaire, c’est que nos métiers sont méconnus. L’Ataa a donc saisi l’occasion pour écrire un petit mot aux journalistes de Télérama et de Libération, que voici :

Zoom sur nos métiers

Reportage pour L'Étudiant

Raphaëlle Antczak, jeune membre de l’ATAA, a récemment fait l’objet d’un reportage du webzine de l’Étudiant sur les métiers de la traduction audiovisuelle. Une vidéo de 3 min qui ne cache rien des difficultés que rencontrent à la fois les jeunes diplômés et leur aînés, à conseiller à tous ceux qui envisagent de se lancer dans le métier.

L’Étudiant : zoom sur le métier de traductrice d’oeuvres audiovisuelles

Quand les chaînes bradent le handicap

Communiqué sous-titrage VSM

A l’approche de l’application de la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, de graves menaces pèsent sur la qualité du sous-titrage télétexte à destination du public sourd et malentendant et le métier même d’adaptateur. Avec le soutien de l’Unisda, l’ATAA a lancé un communiqué de presse pour alerter les médias. Le voici :

Article sur le sous-titrage des séries

L'ATAA et nos métiers dans Générique(s), mars-avril 2009)

Le magazine Générique(s) publie ce mois-ci un article de 3 pages sur le sous-titrage en général et celui des séries en particulier. Interviews croisées de fansubbers et d’un auteur de sous-titrage professionnel (membre de l’ATAA bien sûr), éclairage sur le métier, les contraintes techniques, économiques etc. Bref une mine d’infos à mettre entre toutes les mains !

La VM sur le hertzien

Problème VM

Rappel : Depuis que les chaînes DU RÉSEAU HERTZIEN ont commencé à diffuser des programmes en VM (Version Multilingue où le spectateur a accès a plusieurs versions : sous-titrée français, doublée français et parfois sous-titrée en langues étrangères), les auteurs de sous-titrage ne perçoivent plus de droits d’auteur pour ces programmes qui sont déclarés à la Sacem comme de la VF. Le Snac et l’ATAA essaient de débloquer la situation depuis deux ans et une clé de répartition a été trouvée pour ce qui concerne les diffusions sur le câble et le satellite. Il faut maintenant trouver une clé de répartition entre les auteurs de sous-titrage et de doublage pour le réseau hertzien. Le problème n’est pas simple car TF1 et Arte, par exemple, n’ont pas le même public VO/VF, et ce n’est qu’un des nombreux problèmes qu’il convient de résoudre pour ne léser aucune catégorie d’auteur.

Avant toute chose, la Sacem a demandé aux auteurs de sous-titrage de lui fournir une liste des programmes diffusés sur le hertzien (TF1, Canal+, Arte pour le moment). Durant deux mois, de février à mars, nous avons donc relevé les titres des diffusions en VM. Ces titres étaient mis sous forme de tableau sur une feuille excel Google accessible en ligne, chaque auteur de sous-titrage ou doublage a donc pu la compléter et l’amender au besoin. Nous avons également eu l’idée de fournir le nom des auteurs pour chaque programme afin de faire un envoi groupé à la Sacem.

Le tableau a été transmis au délégué général du Snac qui va à son tour le transmettre à la Sacem. La clé de répartition pourra ainsi être étudiée sur des bases concrètes.

Goodbye quality (?)

Languages & the Media 2008 – 7th International Conference on Language Transfer in Audiovisual Media

The translator’s point of view: goodbye quality, hello Quality!

Last year, the sensation at the French box office was not a Hollywood blockbuster, but a small comedy about language differences and the prejudices and bonds they produce. Bienvenue chez les Chtis was a huge success and over half the French population went to see it. This film, relying as it does on language and linguistic jokes, should have been lost in translation. It was not. Thanks to the competence of the English translator and the director’s attention to it, the subtitles were so good that a Guardian journalist suggested that this tour de force deserved the creation of a whole new Oscar’s category for subtitlers. It is because it was so well translated that this film has had the chance of an international career. So kudos to Michael Katims for his great translation.