Le tutorat, c'est parti !

Depuis sa création, l’ATAA se rend chaque année dans les masters qui forment les futurs professionnels de la traduction audiovisuelle. Ces interventions, qui donnent aux étudiants une idée concrète de la profession et de ses réalités, sont essentielles pour créer un pont entre la vie étudiante et la vie professionnelle. Il n'en reste pas moins que pour les jeunes professionnels qui se retrouvent dans le grand bain, l’expérience peut être douloureuse. Le fait qu’il s’agisse d’un métier solitaire n’arrange rien.

Compagnons de la traduction

Prenant modèle sur la Société française des traducteurs, que nous remercions pour son aide, l’ATAA a donc mis en place un système qui permet d’accompagner les professionnels débutant, jeunes ou moins jeunes. L’idée n’est pas neuve, elle s’inspire bien sûr du compagnonnage qui a été et reste le moyen universel de transmettre un métier, et pas uniquement pour ce qui est du geste, de la pratique en elle-même, mais aussi de sa philosophie. Car c’est aussi un formidable outil pour créer un esprit de corps, et de la solidarité. Il fabrique un sentiment d’appartenance, et la fierté de faire partie de ce qu’on appelle, dans le plus beau sens du terme, une corporation.

Pour l'ATAA, en tant qu’association professionnelle, c'est aussi le moyen d'affirmer que, oui, c’est un métier qui s’apprend, et qui relève autant, c’est l’une de ses spécificités, de l’artisanat que de l’art. Tous les livres et les tutos vidéos ne valent pas quelques phrases échangées avec un pair plus expérimenté, ils ne valent pas la confrontation du travail, en direct, avec un autre regard. Et l'échange, de ce point de vue, peut être aussi enrichissant pour "l'apprenti" que pour le "maître".

Concrètement, comment ça marche ?

Les responsables du projet, Lilia Adnan Vermot et Sylvestre Meininger reçoivent les candidatures de parrains et de filleuls et mettent en contact les binômes les plus compatibles en terme de langues, de spécialités et de localisation. Chacun signe la charte et s’engage donc à la respecter. Le filleul doit s’être déjà lancé dans la vie professionnelle. Le parrain l’accompagne dans cette période de transition, et peut l’aider à savoir comment se comporter face au client, démêler un peu l’écheveau de nos bizarreries administratives, mais aussi et bien sûr apporter son œil expérimenté aux adaptations de son filleul.

Les premiers binômes ont été créés. Pour en savoir plus, rendez-vous à la soirée portes ouvertes qui se tiendra le 20 novembre 2018, ou écrivez à Lilia et Sylvestre sur info@ataa.fr.

Il faut noter que ce projet ne remplace pas, mais complète une première initiative qui reste d'actualité et propose à nos adhérents de les mettre ponctuellement en relation avec un ou une collègue pour une relecture (pour tout renseignement, écrivez à info@ataa.fr).

Edouard Onslow, détail du Jeune apprenti.

Soirée portes ouvertes 2018

Après une année de pause, l’ATAA renoue avec l’une de ses grandes traditions, la soirée portes ouvertes ! Elle est destinée à tous les professionnels de la traduction audiovisuelle, qu’ils soient membres ou non de l’association, et aura lieu le mardi 20 novembre 2018 aux Grands Voisins, à Paris 14e.

Au menu des réjouissances, trois sujets choisis parmi les multiples chantiers en cours de l’association. Cette fois, ce sera l’harmonisation des normes de détection pour le doublage, la mise en place d’un système de tutorat et le travail mené auprès des festivals. Un moment de questions-réponses vous permettra également d'évoquer d'autres sujets.

Les traditionnelles agapes suivront ces trois courtes présentations. Nous comptons sur vos talents (ou non) culinaires !

Inscription (gratuite) obligatoire via ce formulaire.

Accueil à partir de 18h30 aux Grands Voisins, 74 avenue Denfert-Rochereau, 75014 Paris. Présentations de 19h à 20h, puis moment convivial et gourmand jusqu'à 23h30.

Attention : l'enceinte du site est piétonne et il n'y a pas de parking à proximité. Privilégiez les transports en commun (bus, RER B, métro 4 ou 6) ou le vélo.

Journaloctobre 2018

International
19/10A Madrid, l'ATAA participe à une table ronde sur l'avenir du sous-titrage
Vie de l'ATAA
12/10CA d'octobre
International
03/10Rencontre avec des représentants de Netflix à Berlin
International
02/10A la veille de la conférence Languages & the media, débat entre chercheurs en TAV et professionnels à Berlin

Le palmarès de la 2e édition du Prix de la traduction de documentaires télévisés

La deuxième édition du Prix de la traduction de documentaires télévisés s'est tenue jeudi 11 octobre 2018 dans la salle Brabant de la SCAM.

En présence d'une assemblée de traducteurs de l'audiovisuel, de représentants de laboratoires de postproduction et de chaînes, mais aussi de directeurs artistiques et de comédiens de doublage, l'ATAA a récompensé Christian Bloch pour sa traduction de Himmler, l'homme de la solution finale, réalisé par Vanessa Lapa, produit par RealWorks et diffusé sur Arte (version française : Hiventy). Ce documentaire s'articule autour de la correspondance privée et du journal d'Himmler, le tout illustré par des images d'archives.

Particularité de cette édition, le jury a salué également Dominique Kugler pour sa traduction de Tasmanie, le petit peuple des grottes, réalisé par Niall Doran et Justin Smith, produit par Bookend Trust/Pennicott Foundation et diffusé sur Arte (version française : Innervision), en lui remettant une Mention spéciale. Signalons que la version française de ce film présente un intérêt particulier car elle illustre bien la part d'adaptation que peut comporter une traduction audiovisuelle. Le jury a donc tenu à saluer aussi cette traduction qui avait remporté l'adhésion d'une partie de ses membres.

Bravo donc aux deux lauréats et rendez-vous prochainement pour une nouvelle édition de ce Prix !

Journaljuillet 2018

Vie de l'ATAA
26/07CA estival
Institutions
03/07Rencontre ATAA-Ficam

Journaljuin 2018

Télévision
26/06Réunion ATAA-ARTE à Strasbourg
Institutions
19/06Réunion ATAA-SACEM
Vie de l'ATAA
15/06CA de juin

2019, la désorganisation organisée

Retour sur les États Généraux du Livre

De retour des Etats généraux du livre (22 mai 2018)

Tout le monde était là, les directeurs de l’AFDAS, de l’Agessa-Maison des Artistes, de l’IRCEC, les représentants et membres d’un grand nombre d’associations et syndicats d’artistes et d’auteurs, emmenés par le Conseil Permanent des Ecrivains, organisateur de l’événement. Tout le monde, enfin, pas tout à fait. Il y avait bien des représentants du ministère de la Culture, fonctionnaires méritants, au sens noble du terme, et même un adjoint du bureau C1 du ministère de l’Economie et des Finances. Mais au fil des débats, il est devenu très clair qu’ils n’étaient que les rouages impuissants d’une puissante machine à désorganiser, dont le moteur se trouve ailleurs, dans les bureaux du Premier ministre et du président de la République, symboliquement représentés par des chaises vides.

Journalavril 2018

Institutions
27/04Réunion avec la DGT, l'ATLF et la SFT en vue de la préparation de la Journée Mondiale de la Traduction du 28 septembre.
Vie de l'ATAA
26/04Assemblée Générale à la SCAM
Vie de l'ATAA
26/04Participation à la table ronde "Enseignement de la traduction : perspectives croisées université-industrie" lors du colloque international Enseigner la traduction dans le contexte francophone
Vie de l'ATAA
25/04Réunion informelle entre auteurs de doublage et détecteurs.

Parlons détection

En mars 2014, l’ATAA a publié sur ce blog un article d’Yves Jeanne, détecteur. Il y faisait un constat sans appel sur la situation alarmante de la détection. Aujourd’hui, son bilan d’alors paraît presque prémonitoire, mais l’article ayant déjà 4 ans, il nous a paru temps de refaire un point. La situation a-t-elle évolué ? En bien ou en mal ? Quelles solutions peut-on envisager ?

A leurs débuts, les logiciels étaient réservés à quelques soaps, ou aux séries à faible budget. Mal conçus, ils n’étaient absolument pas faits pour une vraie détection.

Aujourd’hui, où en est-on ? L’informatisation a tout balayé sur son passage. On travaille systématiquement sur ordinateur et la détection traditionnelle à la main a totalement disparu. Même pour les programmes plus prestigieux, comme les films pour le cinéma.

On ne peut nier que cet essor s’est fait au détriment de plusieurs métiers, dont celui de calligraphe, qui a complètement disparu. Cependant, l’informatique a apporté un plus indéniable et grandement facilité le travail sur toute la chaîne. Débarrassés des contraintes physiques de la bande-rythmo, le détecteur, comme l’adaptateur, ont acquis une liberté très agréable.

Le logiciel a permis aussi une accélération du processus global de la détection/adaptation, notamment parce que les allers-retours de bandes-rythmos ont été remplacés par des échanges de mails. Autre exemple, le détecteur et l’adaptateur peuvent désormais travailler très facilement sur le même programme de manière simultanée.

Ceci n’est pas un exercice

Défi ? Exercice ? Ou destruction de valeur des œuvres et de nos métiers ?

La société Lylo, qui œuvre dans le domaine de la post-production audiovisuelle, cherche actuellement des adaptateurs de doublage pour les aider à relever un « défi » lancé par Netflix. La proposition reçue par quelques auteur(e)s se présente en ces termes (par amour de la VO, nous laissons les fautes) :

« Nous avons été contacté par Netflix pour participer a une sorte d’exercice qui consiste à leur fournir en un temps record une « adaptation » d’un telefilm de 90 min, en sachant qu’il nous fournisse une traduction française.

Alors tiens toi bien le temps record est 5 jours !! Tadam !

Donc notre idée pour relever le défi serait de repartir l’adaptation entre 3 auteurs en 3 jours et le 4ème jour de confier à un autre auteur de faire une relecture / harmonisation de l’ensemble et de finir la journée avec une simulation en présence d’un comédien ou DA. »

Arrêtons-nous sur cette formulation : « nous avons été contactés par Netflix pour participer à une sorte d’exercice qui consiste à leur fournir en un temps record une « adaptation » d’un téléfilm de 90 min ». L’exercice en question ressemble fort à une offre de contrat d’adaptation, en urgence de surcroît. Puis, on précise le délai : 5 jours pour adapter 90 minutes. Heureusement qu’on se cramponnait, en effet, sans quoi beaucoup seraient tombés de leur chaise. Rappelons que les organisations professionnelles recommandent pour l’écriture du doublage d’une fiction de 100 minutes un délai de 2 à 3 semaines. Mais qu’à cela ne tienne : chez Lylo, on n’a pas de délais professionnels, mais on a des idées : pour livrer le travail dans les temps, il suffit de saucissonner l’œuvre et de répartir le travail entre trois adaptateurs, puis de demander à un quatrième (plutôt qu’à un des trois premiers, histoire de faire une encore plus belle bouillie) d’harmoniser en une journée 90 minutes de vidéo. Malin ! Cependant, même avec ce découpage, le rythme de travail demandé n’est en rien réaliste, d’autant que cette société ne fournit pas de détection et que les adaptateurs devront également réaliser cette tâche, toujours en un temps record.