A l’heure où la guerre des plateformes et des contenus continue de faire rage et à l’heure où la concentration des entreprises dites de localisation continue de s’amplifier, l’ATAA, l’Association des Traducteurs et Adaptateurs de l’Audiovisuel, tient à rappeler à tous les acteurs de la chaîne de postproduction qu’elle est et restera extrêmement vigilante concernant les conditions de travail et de rémunération des traductrices et des traducteurs.
Elle rappelle la place centrale des autrices et auteurs. Sans ces femmes et ces hommes, aucun sous-titre exécuté dans les règles de l’art n'apparaîtrait en bas de l’écran, aucune version française doublée ne pourrait être enregistrée. Les comédien·nes se retrouveraient face à des rythmos et des pages blanches, les ingénieur·es n’auraient aucun dialogue à enregistrer. Les prestataires techniques seraient alors incapables de livrer de PAD à leurs clients, qui ne pourraient alors diffuser aucun programme étranger. C’est un travail à la fois artistique et technique mené par une chaîne de professionnel·les. Et les professionnel·les que nous sommes méritent une rémunération à la hauteur de leur savoir-faire, de leurs compétences et de leur valeur, et des conditions permettant la réalisation d’un travail de qualité, dans le respect des auteurices et œuvres d’origine et du public.
Elle rappelle aussi à chaque membre de la communauté des traductrices et des traducteurs que nous sommes des indépendant·es et qu’en tant que tel·les, nous n’avons pas à nous laisser imposer de mauvaises conditions de travail et des tarifs indécents. La négociation fait partie de la relation avec nos clients, qui ne sont pas nos employeurs. Chaque tâche mérite rétribution décente. Et parce qu’ensemble, on est plus forts et on va plus loin, il est important de rester solidaires entre nous et de faire corps, notamment grâce aux associations professionnelles.
Elle rappelle également l’absolu non-sens de l’utilisation de la traduction dite automatique et enjoint toutes les traductrices et tous les traducteurs à dénoncer cette pratique et à ne pas nourrir la machine ni passer derrière elle.
Elle rappelle enfin qu’elle se tient disposée à toute réunion de travail avec les clients diffuseurs ou prestataires techniques pour œuvrer dans le bon sens et dans le respect de chacun·e.